Inventaire général du patrimoine culturel
Région des Pays de la Loire/Service du Patrimoine
Ville d'Angers - Service Patrimoine Historique, Inventaire
inventaire topographique

Pays de la Loire, Maine-et-Loire

Angers, Centre-ville (quartier), Paix (place de la) 1 à 5, 2, 4

Lotissement de maisons d'artisans et de tisserands, dit La Rangée ou La Rangée des maisons

Type de dossier : ensemble Oeuvre sélectionnée Date de l'enquête : 2006

Désignation

Dénomination : lotissement
Genre du destinataire : d'artisan ; de tisserand
Précision sur la dénomination : lotissement de maisons d'artisans
Appellation et titre : La Rangée
Partie(s) constituante(s) non étudiée(s) : boutique ; atelier ; jardin ; puits

Compléments de localisation

Référence(s) cadastrale(s) : 1840 G 536 à 545 ; 1970 AO 48, 51, 229 à 233 ; 1999 AO 48, 51, 467
Numéro INSEE de la commune : 49007
Aire : Angers intra-muros
Canton : Angers Nord
Milieu d'implantation : en ville

Historique

Commentaire historique : Lotissement de maisons d´artisans attesté dès le 4e quart du 16e siècle sur le front nord du cimetière des pauvres (actuelle place de la Paix), non loin du rempart de ville, sous l´appellation de La Rangée ou La Rangée des maisons. Les archives des 17e et 18e siècles mentionnent majoritairement une population liée à l´activité textile et des actes de la fin du 18e siècle décrivent explicitement des caves servant de boutiques à tisserand. Les textes ne certifient pas cependant le lien pourtant probable de cet habitat avec la présence, dès le 16e siècle également, d´une corderie établie au revers des maisons, sur la terrasse du rempart : tout juste peut-on noter que la maison n° 3185 du recensement des maisons d´Angers établi vers 1769 est citée dans ce document comme corderie, sans que l´on en comprenne bien l´usage.

Percée dans les années 1820, pour relier le quartier du Tertre Saint-Laurent à la campagne environnante lors de la destruction des remparts, la rue Négrier emporte plusieurs de ces maisons : l´une d´elles, dite le Chêne-Vert (appellation d´origine probablement médiévale, n° 3188 du recensement) plus vaste et non alignée, ne faisait peut-être pas partie de La Rangée tout en y étant incluse géographiquement. Si le front ouest a déjà disparu sur le plan cadastral de 1840, ce dernier montre encore une suite de cinq parcelles à l´est. En 1872 et 1880, deux dessins de façade donnent un état de la dernière maison subsistante située à gauche de l´hôtel Drouet, 7 place de la Paix : une maison jumelée qui portait le n° 3191 du recensement du 18e siècle et appartenait pour la partie gauche à l´Hôpital général et pour la partie droite à la famille Mondain, tisserands nantais. Ce front oriental, entre l´hôtel et la rue Négrier, est détruit dans le courant du 19e siècle au profit d´autres bâtiments, avant d´être occupé par à un petit immeuble du début des années 1980 (1 à 5, place de la Paix).
Datation(s) principale(s) : 16e siècle

Description

Commentaire descriptif : Cet ensemble de maisons de tisserands semble avoir occupé quasiment tout l´espace compris entre le passage des Trois-Moines et l´hôtel Drouet (n° 7 de la place), sur le front nord de l´ancien cimetière des pauvres de l´hôpital Saint-Jean (actuelle place de la Paix). Il était desservi par des chemins le long du cimetière et du rempart, sur les arrières. Le lotissement pourrait avoir compté une dizaine d´unités d´habitation, la plupart regroupées sous forme de maisons jumelées. Derrière ce rang, se situaient des jardins et annexes, parfois aussi d´autres logis en fond de parcelles, accessibles par des parties communes (couloirs et allées).

D´après les archives, les maisons présentaient de fortes similitudes et devaient former une architecture en bande de faible hauteur, d´où vraisemblablement l´appellation de rangée : chambres basses ou cave servant de boutique (n° 3186 du recensement, dans acte fin 17e siècle) ou de boutique à tisserand (n° 3190, 3191 du recensement), puis chambres hautes et chambres secondaires ou grenier dans le comble. Pour quelques unes d´entre elles de façon certaine, dans la partie orientale du lotissement (plan cadastral de 1840, parcelles 536 à 539, aux actuels n° 3 et 5 de la place), le rez-de-chaussée surélevé était desservi par un escalier extérieur, au-dessus d´un étage de soubassement légèrement enterré. Grâce aux dessins du 19e siècle, la maison jumelée accolée à l´hôtel Drouet (maison n° 3191 du recensement, parcelles G 536 et 537 en 1840, à l´actuel n° 5) peut être décrite avec plus de précision : chaque unité d´habitation faisait 3,5 m de large sur 8 m de profondeur, avec mur gouttereau sur rue. Les niveaux sont ceux précédemment cités, avec la partition verticale atelier-habitation-grenier en comble, éclairé par de minuscules lucarnes. Les deux escaliers extérieurs à volée droite et les portes en plein-cintre accolés des chambres hautes produisaient en façade un effet d'ordonnancement.
Matériau(x) de gros-oeuvre et mise en oeuvre : schiste ; moellon ; enduit
Matériau(x) de couverture : ardoise
Vaisseau(x) et étage(s) : rez-de-chaussée surélevé ; étage de comble
Parti d'élévation extérieure : élévation ordonnancée sans travées
Type de la couverture : toit à longs pans ; pignon couvert
Emplacement, forme et structure de l'escalier : escalier de distribution extérieur : escalier droit, en maçonnerie
Etat de conservation : détruit

Intérêt de l'oeuvre

Observations : Ce lotissement de maisons d'artisans d´Ancien Régime, est le seul recensé à Angers sous une appellation spécifique, avec celui de la Cour des Petites Maisons, également situé dans le quartier de la Doutre. Plus ancienne car attestée dès le 16e siècle, La Rangée est plus délicate à reconstituer du fait de sa totale disparition et de l´absence d´informations sur ses origines. Néanmoins, les sources des 16e-18e siècles permettent de restituer un type d´habitat populaire disparu du paysage urbain, essentiel pour l´histoire de la ville, tant sur le plan de l´architecture que de l´histoire sociale. La disposition très spécifique de ces maisons, avec atelier en soubassement et escalier extérieur pour l´habitation, se retrouve rue de l´Hommeau, près de la Place de la Paix.

Situation juridique

Statut de la propriété : propriété privée

Elévation des maisons orientales (adossées à l'hôtel Drouet), par Ch. Demoget, 1880.


Illustrations

Fig. 1
Elévation des maisons orientales (adossées à l'hôtel Drouet), par Ch. Demoget, 1880.
Fig. 2
Plan-masse et de situation. D'après le plan cadastral, 1980, section AO, parcelles 48, 51, 230 à 233, 424, éch. 1 : 1 000.
Fig. 3
Plan-masse et de situation. D'après le plan cadastral, 1840, section G, parcelles 534, 536 à 544, éch. 1 : 1 000.
Fig. 4
Maison, 5 place de la Paix : élévation antérieure, détail, par Ch. Demoget, 1880.
Fig. 5
Elévation de la maison, 5 place de la Paix, cantonnée du porche de de l'hôtel Drouet, détail d'une lithogr., par E. Morel, 1872.

Voir

Angers, Présentation de l'aire d'étude Angers intra-muros
Angers, L'urbanisme
Angers, Ville d'Angers

Région des Pays de la Loire - Service du Patrimoine / Ville d'Angers - Service Patrimoine Historique, Inventaire. Chercheur(s) : Letellier-d'Espinose Dominique ; Biguet Olivier. (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général ; (c) Ville d'Angers. Renseignements : Centre de ressources, 1 rue de la Loire, 44966 Nantes cedex 9, tél. 02 28 20 54 70 - courriel : doc.patrimoine@paysdelaloire.fr - Document produit par Renabl6 : (c) Pierrick Brihaye (Région Bretagne) / Yves Godde (Ville de Lyon)