Inventaire général du patrimoine culturel
Région des Pays de la Loire/Service du Patrimoine
Ville d'Angers - Service Patrimoine Historique, Inventaire
inventaire topographique

Pays de la Loire, Maine-et-Loire

Angers, Centre-ville (quartier)

Rue de la Préfecture, puis rue Haute-Saint-Martin, actuelle partie sud de la rue Saint-Martin (n°26-31)

Type de dossier : ensemble ; avec sous-dossier Oeuvre sélectionnée Date de l'enquête : 2006

Désignation

Dénomination : rue
Appellation et titre : dite de la Préfecture, puis Haute-Saint-Martin, puis Saint-Martin
Partie(s) constituante(s) non étudiée(s) : immeuble ; immeuble (étudié) ; boutique

Compléments de localisation

Référence(s) cadastrale(s) : 1840 J 660 à 662 ; 1980 DH 180, 182, 183
Numéro INSEE de la commune : 49007
Aire : Angers intra-muros
Canton : Angers Centre
Milieu d'implantation : en ville

Historique

Commentaire historique : Prévu en 1802 en relation avec l´aménagement de la préfecture dans l´abbaye Saint-Aubin, le percement d´une voie entre la rue Saint-Aubin et le mail de la Préfecture ou place Michel-Debré (emplacement de l´église abbatiale) fait l´objet d´une transaction en 1803 entre le préfet de Maine-et-Loire, Pierre Montault-Désilles, et les deux personnes concernées par l´expropriation, Sébastien Gaultier et Jean-François Souply. Ces derniers sont en effet propriétaires de l´église paroissiale Saint-Michel-la-Palud, autrefois contiguë à l´abbaye et destinée à être rasée pour le passage de la nouvelle voie. Ils se voient contraints d´édifier des immeubles à élévations imposées par l´architecte du préfet, Michel Bouchet, pour ménager un accès monumental à la nouvelle préfecture (qui donne d´ailleurs son nom à la voie). En contrepartie, l´administration préfectorale participe financièrement tant à la démolition qu´à la reconstruction.

Les retours de façades, sur le mail de la Préfecture, remploient des portions d´élévation des 11e et 12e siècles de la nef abbatiale, retraitées en 1818 en style néo-classique par l´architecte départemental Louis François dit François Père, en contrepoint des pavillons d´entrée de la préfecture. Aucune information n´atteste de locaux commerciaux à l´origine sur la nouvelle voie. Une boutique d´herboristerie en mosaïque est réalisée en 1934 par l´architecte Ernest Bricard et le mosaïste Isidore Odorico à l´angle de l´immeuble de droite, 36 rue Saint-Aubin - 26 rue Saint-Martin.

Cette courte rue de la Préfecture étroitement liée à l´aménagement du mail éponyme, prend ensuite le nom de rue Haute-Saint-Martin, du fait de sa situation dans l´axe de la vieille rue Saint-Martin, à laquelle elle est aujourd´hui intégrée par la toponymie et l´usage.
Datation(s) principale(s) : 1er quart 19e siècle
Datation(s) secondaire(s) : 11e siècle ; 12e siècle
Date(s) : 1803 ; 1818 ; 1934
Justification de la datation : daté par source
Auteur(s) : Bouchet Michel (architecte départemental) ; François Louis, dit : François Père (architecte départemental) ; Bricard Ernest (architecte) ; Odorico Isidore (mosaïste)
Justification de l'attribution : attribution par source
Personne(s) liée(s) à l'histoire de l'oeuvre : Montault-Désilles Pierre (commanditaire) ; Gaultier Sébastien (commanditaire) ; Souply Jean-François (commanditaire)

Description

Commentaire descriptif : Voie de 20 m x 8 m, entre la rue Saint-Aubin et le mail, bordée de deux immeubles identiques en vis-à-vis, dans l´axe de la grille d´entrée de la Préfecture. Les bâtiments ne présentent qu´une travée sur la rue Saint-Aubin, tandis que les façades principales sur la rue Saint-Martin sont à cinq travées discrètement axialisées par la porte d´entrée et le motif différent du balcon d´entresol ; les dernières élévations visibles sur le mail remploient des élévations intérieures de l´abbatiale disparue, retraitées à la manière classique, les colonnes engagées portant désormais un entablement dorique.

Les élévations en tuffeau appareillé des immeubles sont de faible hauteur pour élargir visuellement l´espace, depuis la rue Saint-Aubin, vers la cour d´honneur de la Préfecture (ancienne cour du cloître de l´abbaye) : rez-de-chaussée et l'unique étage carré sont vigoureusement encadrés de chaînes et plates-bandes à bossages ; ils sont surmontés d´un étage en surcroît aménagé dans un petit comble à appentis brisé et croupe.
Matériau(x) de gros-oeuvre et mise en oeuvre : tuffeau ; moyen appareil ; bossage
Matériau(x) de couverture : ardoise
Vaisseau(x) et étage(s) : sous-sol ; 1 étage carré ; étage en surcroît
Parti d'élévation extérieure : élévation à travées
Type de la couverture : appentis brisé ; croupe ; pignon couvert
Technique du décor : fonderie
Représentation : ornement géométrique
Précision sur la représentation : Les balconnets en fonte sont, sur la rue Saint-Martin, à motif de deux grands cercles qui se rejoignent au centre dans une forme losangique, à l´exception de ceux surmontant chacune des portes d´entrée centrales, qui sont à arcs entrecroisés ; sur la rue Saint-Aubin, les motifs sont à base de grands demi-cercles se recoupant.

Intérêt de l'oeuvre

Elément(s) remarquable(s) : élévation ; boutique
Observations : Cette petite rue ordonnancée relève des premiers exemples d´aménagement concerté postrévolutionnaires. Sa création est intimement liée à la valorisation du monument de la préfecture, sorte d´allée d´entrée bordée d´ailes basses (les deux immeubles) débouchant sur l´avant-cour du mail, en contrepoint des pavillons encadrant la grille et cour d´honneur : séquences spatiales qui rappellent le dispositif aristocrate du château français, pour servir ici un lieu emblématique du nouveau pouvoir central en province. Rompant avec le gabarit des immeubles voisins sur la passante rue Saint-Aubin, l´architecture basse de cette voie concourt au dégagement du site de la préfecture, en retrait et masqué du fait de la réutilisation d´un établissement monastique auparavant fermé sur lui-même.

Situation juridique

Statut de la propriété : propriété privée

Vue d'ensemble depuis le nord des deux immeubles constituant la rue, avec leur retours sur la rue Saint-Aubin ; en fond, l'abbaye Saint-Aubin (préfecture-hôtel du Département) fermant la perspective.


Illustrations

Fig. 1
Vue d'ensemble depuis le nord des deux immeubles constituant la rue, avec leur retours sur la rue Saint-Aubin ; en fond, l'abbaye Saint-Aubin (préfecture-hôtel du Département) fermant la perspective.
Fig. 2
Plan-masse et de situation. D'après le plan cadastral, 1980, section DH, éch. 1 : 1 000.
Fig. 3
Plan-masse et de situation. D'après le plan cadastral, 1840, section J, éch. 1 : 1 000
Fig. 4
Vue d'ensemble depuis le sud des deux immeubles constituant la rue, avec leur retours sur la place Michel-Debré (ancien mail de la Préfecture).
Fig. 5
Façades sur rue aux n° 26 et 28.
Fig. 6
Façade des n° 26 et 28 : travée centrale, 1er et 2e niveaux.

Voir

Angers, Présentation de l'aire d'étude Angers intra-muros
Angers, L'urbanisme
Angers, Ville d'Angers
Angers, Centre-ville (quartier), Saint-Martin (rue) 26, 28 ; Saint-Aubin (rue) 36, Immeuble Souply, puis immeuble Tourneux
Angers, Centre-ville (quartier), Saint-Martin (rue) 31, Immeuble Gaultier

Région des Pays de la Loire - Service du Patrimoine / Ville d'Angers - Service Patrimoine Historique, Inventaire. Chercheur(s) : Letellier-d'Espinose Dominique ; Biguet Olivier. (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général ; (c) Ville d'Angers. Renseignements : Centre de ressources, 1 rue de la Loire, 44966 Nantes cedex 9, tél. 02 28 20 54 70 - courriel : doc.patrimoine@paysdelaloire.fr - Document produit par Renabl6 : (c) Pierrick Brihaye (Région Bretagne) / Yves Godde (Ville de Lyon)