Inventaire général du patrimoine culturel
Région des Pays de la Loire/Service du Patrimoine
Ville d'Angers - Service Patrimoine Historique, Inventaire
inventaire topographique

Pays de la Loire, Maine-et-Loire

Angers, Centre-ville (quartier), Petites-Maisons (cour des) 18 à 24

Cité ouvrière dit Cour des Petites Maisons

Type de dossier : ensemble ; avec sous-dossier Oeuvre sélectionnée Date de l'enquête : 1980

Désignation

Dénomination : cité ouvrière
Précision sur la dénomination : petite cité
Appellation et titre : Cour des petites Maisons
Partie(s) constituante(s) non étudiée(s) : cour ; jardin ; maison ; maison (étudiée) ; écurie ; puits

Compléments de localisation

Référence(s) cadastrale(s) : 1840 K 6 à 25, 47, 48, 71 à 74, 76 à 82, 84 à 88 ; 1980 HI 28 à 32 ; 1999 HI 28 à 32
Numéro INSEE de la commune : 49007
Aire : Angers intra-muros
Canton : Angers Nord
Milieu d'implantation : en ville

Historique

Commentaire historique : En 1650, noble homme François Lailler, résidant déjà dans le quartier de la Doutre, achète à Jacques Arondeau, maître cordonnier à la Monnaie d´Angers, une vaste propriété près des remparts, constituée de deux corps de logis entourés de jardins. L´acquéreur les fait détruire au profit d´un lotissement de onze maisons, rapidement dénommées les Petites Maisons (d´après source). L´une d´elle portait la date 1651 (d´après travaux historiques). Si le recensement des maisons et habitants d´Angers établi vers 1769 (n° 2897 à 2907) indique clairement une population de locataires presque exclusivement composée de métiers du textile, la qualité des personnes mentionnées dans la vente après décès du commanditaire de 1666 est par contre peu explicite. La présence d´écuries regroupées, la création de liaisons vers une corderie installée juste derrière sur le mur de ville inciteraient à y voir la création d´une cité ouvrière, en lien probable avec l´affermage de cette corderie.

L´ensemble constitue encore une seule unité de propriété en 1774. Le morcellement intervient peu après, car à la Révolution, la moitié du lotissement appartient à Jacques-François Goureau de l´Espinay, lieutenant particulier civil aux sièges présidial et sénéchaussée d´Angers, partie qui sera saisi comme bien national.

La cour des Petites Maisons est encore intacte sur le plan cadastral de 1840. Un dessin de 1890 n´en montre plus que les fronts nord et ouest. Ces derniers subsistent, mais amputés à leurs extrémités par la création d´une seule voie publique, entre la rue Lionnaise et le boulevard Georges-Clemenceau : disparition d´une maison pour le débouché vers ce boulevard (à gauche du n° 24) et de deux autres maisons pour l´élargissement de l´ancienne allée (à droite du n° 18, également rescindé pour les mêmes raisons). Toutes les maisons sont plus ou moins altérées ; seule, celle du n° 20 était encore dans un état satisfaisant en 1990 (maison étudiée), avant d´être elle aussi rénovée.
Datation(s) principale(s) : milieu 17e siècle (détruit) ; milieu 17e siècle
Date(s) : 1651
Justification de la datation : daté par source ; daté par travaux historiques
Personne(s) liée(s) à l'histoire de l'oeuvre : Lailler François (commanditaire)

Description

Commentaire descriptif : Lotissement constitué à l´origine de onze maisons, trois au sud, deux à l´ouest, et six au nord, disposées autour d´une grande cour commune (environ 20 m de côté, sauf le côté nord atteignant 28 m de long), et chacune précédée de sa propre petite cour d´entrée. Certaines possédaient une petite cour postérieure (côté nord). Les deux dernières maisons situées au nord-est possédaient des espaces libres postérieurs plus importants, cour ou jardin, le long de l´allée. Le front oriental ne faisait pas partie de cet ensemble.

Totalement enclavé entre les arrières de la rue Lionnaise au nord et à l´est, le couvent du Carmel au sud, et le mur de ville à l´ouest, la cour des Petites Maisons disposait d´un double accès : une allée principale reliant la rue Lionnaise à la cour commune (impasse ponctuée de trois passages couverts aménagés sous logis et communs, notamment aux deux issues extrêmes) et un passage secondaire vers la rue de la Corderie (venelle longeant la fortification entre la porte Lionnaise et la porte Saint-Nicolas).

Le long de l´allée d´accès étaient rassemblées - outre les cours et jardins postérieurs de deux maisons - deux groupes de quatre et cinq écuries. Un puits commun était situé sur le côté ouest de la cour commune, à l´entrée de la cour de la maison cadastrée K 82 en 1840 ; un second puits était placé en extrémité de l´allée d´accès, au revers de la première petite maison nord-est.

Les maisons subsistantes sont toutes à un étage carré et étage de comble, avec gouttereau sur les petites cours d´entrée. Sur le front nord (quatre maisons), les maçonneries sont en moellon de schiste enduit. Sur le front ouest (deux maisons), les élévations antérieures sont en tuffeau (aujourd´hui recouvertes d´un enduit). Les couvertures sont à longs pans pour le côté nord, à appentis ou appentis brisé pour le côté ouest.

Les escaliers d´origine conservés sont des vis en bois, au revers des façades ou à l´arrière du logis ; à la jonction des deux fronts, un escalier extérieur droit en pierre dessert vers les deux parties. Le dessin de 1890 montre pour la maison du n° 24, une tour d´escalier hors-oeuvre en pan de bois essenté d´ardoise, abritant probablement une vis (non décrite cependant dans la vente révolutionnaire). Ce même dessin représente encore la maison voisine, aujourd´hui disparue (voie publique), avec une élévation antérieure à pignon.
Matériau(x) de gros-oeuvre et mise en oeuvre : schiste ; moellon ; enduit ; tuffeau ; moyen appareil ; bois ; pan de bois ; essentage d'ardoise
Matériau(x) de couverture : ardoise
Vaisseau(x) et étage(s) : 1 étage carré ; étage de comble
Parti d'élévation extérieure : élévation à travées
Type de la couverture : toit à longs pans ; appentis ; appentis brisé ; toit en pavillon ; pignon couvert ; pignon découvert ; noue
Emplacement, forme et structure de l'escalier : escalier dans-oeuvre : escalier en vis sans jour, en charpente ; escalier hors-oeuvre : escalier droit, en maçonnerie ; escalier hors-oeuvre : escalier en vis sans jour, en charpente
Etat de conservation : vestiges

Intérêt de l'oeuvre

Elément(s) remarquable(s) : lotissement concerté
Observations : Unique exemple à Angers d´une cité ouvrière, semble-t-il d´Ancien Régime, remontant au 17e siècle. Probablement une typologie rare sur le plan national, d´où l´intérêt exceptionnel de cet ensemble concerté autour d´une cour commune, même s´il n´existe plus qu´amoindri et altéré. Néanmoins, les archives permettent de restituer une bonne part des dispositions originelles. Un exemple plus ancien de lotissement de tisserands dit La Rangée sur l'ancien cimetière des pauvres (place de la Paix), a été retrouvé grâce aux sources documentaires, dans cette même paroisse fort pauvre de la Trinité, où les artisans en chambre étaient nombreux.

Situation juridique

Statut de la propriété : propriété privée

Face antérieure du lotissement (n°s 18 à 24), en 1990.


Illustrations

Fig. 1
Face antérieure du lotissement (n°s 18 à 24), en 1990.
Fig. 2
Plan-masse et de situation, d'après le plan cadastral numérisé, 1999, section HL, parcelles 28 à 32.
Fig. 3
Plan-masse et de situation, d'après le plan cadastral numérisé, 1840, section K, parcelles 6 à 25, 71 à 74, 76 à 82, 84 à 88, éch. 1 : 1000.
Fig. 4
Plan-masse schématique, avec tracé des couvertures des maisons subsistantes.
Fig. 5
Plan schématique au rez-de-chaussée
Fig. 6
Relevé schématique de la façade antérieure du corps de bâtiment A.
Fig. 7
Relevé schématique de la façade antérieure du corps de bâtiment B.
Fig. 8
Face antérieure du lotissement (n° 20 à 24), dessin, par A. Gouin, 1890.
Fig. 9
Extrait du plan cadastral de 1840, section Ku.
Fig. 10
Face antérieure du lotissement (n° 18 à 24), en 1980.
Fig. 11
Face antérieure du lotissement : lucarne centrale (logis n° 22) .
Fig. 12
Parties postérieures nord du lotissement : mur de clôture et couvertures des maisons n° 20, 22, 22 bis, vue vers l'ouest depuis une propriété voisine, 1-5 boulevard Georges-Clemenceau.
Fig. 13
Parties postérieures nord du lotissement : mur de clôture et élévation postérieure de la maison, n° 22 bis, qui en constitue l'extrémité ouest, avec son pignon à rondelis. Vue depuis une propriété voisine, 1-5 boulevard Georges-Clemenceau.

Voir

Angers, Présentation de l'aire d'étude Angers intra-muros
Angers, L'urbanisme
Angers, Ville d'Angers
Angers, Centre-ville (quartier), Petites-Maisons (cour des) 20, Maison d'ouvrier

Région des Pays de la Loire - Service du Patrimoine / Ville d'Angers - Service Patrimoine Historique, Inventaire. Chercheur(s) : Letellier-d'Espinose Dominique ; Biguet Olivier. (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général ; (c) Ville d'Angers. Renseignements : Centre de ressources, 1 rue de la Loire, 44966 Nantes cedex 9, tél. 02 28 20 54 70 - courriel : doc.patrimoine@paysdelaloire.fr - Document produit par Renabl6 : (c) Pierrick Brihaye (Région Bretagne) / Yves Godde (Ville de Lyon)