L'agrandissement au XVIIIe siècle
La seconde campagne de travaux d’importance a été effectuée au début du XVIIIe siècle. La chapelle a été doublée en longueur, la charpente et les ouvertures refaites. De la période moderne datent aussi une petite porte côté rue, légèrement décalée par rapport à l'ouverture actuelle et le sol de grandes dalles de schiste scellées à l'argile, puis de grands panneaux composés de petits carreaux sur pointe entourés eux-mêmes de grands carreaux de terre cuite, d'ardoise ou de calcaire. Le niveau du sol a été très peu modifié au fil du temps. La base d'un autel contre le mur du chevet semble avoir été abandonnée au profit d'un grand retable éloigné de deux mètres du mur de ce dernier. Quelques vestiges sculptés en ont été récupérés dans les murs de cloisonnement lorsque la chapelle est devenue une maison d'habitation à la Révolution. On en voit des éléments dans une grande niche à gauche de l’ancien chœur. L'espace en arrière de ce retable servait de sacristie. Devenue la succursale de la paroisse de la Trinité, avec un vicaire résidant sur place dans le courant du XVIIIe siècle, on y pratiquait de nombreuses inhumations. Une cinquantaine de tombes a été repérée sur une surface de 136 m2, mais seulement 32 ont pu être fouillées. La concentration des tombes s'avère plus importante du côté du chœur. Deux sépultures ont été identifiées contre la barrière de chœur au centre comme appartenant à des prêtres dont la tête était orientée à l'est.
Aucune tombe ne peut être vraiment attribuée au Moyen Âge, les inhumations modernes ayant presque totalement remanié le sol de la chapelle. L'étude anthropologique a été complétée par le dépouillement des registres de sépultures de la Trinité qui montre que la chapelle et le cimetière ont été particulièrement utilisés avec une trentaine d'inhumations en moyenne par an jusqu'en 1783. La chapelle de la léproserie Saint-Lazare, conservée et transformée au XVIIIe siècle, commençait à acquérir une autonomie paroissiale, ce dont témoigne la fouille.