Inventaire général du patrimoine culturel
Région des Pays de la Loire/Service du Patrimoine
Ville d'Angers - Service Patrimoine Historique, Inventaire
inventaire topographique

Pays de la Loire, Maine-et-Loire

Angers, Centre-ville (quartier), Beaurepaire (rue) 8

Filature Oriolle

Type de dossier : individuel Oeuvre sélectionnée Date de l'enquête : 2006

Désignation

Dénomination : filature
Appellation et titre : Oriolle
Partie(s) constituante(s) non étudiée(s) : cour

Compléments de localisation

Référence(s) cadastrale(s) : 1840 G 267, 268, 273 ; 1980 AO 359, 360, 364 à 367 ; 1999 AO 359, 360, 364, 366, 367, 416 à 418, 439, 440
Numéro INSEE de la commune : 49007
Aire : Angers intra-muros
Canton : Angers Nord
Milieu d'implantation : en ville

Historique

Commentaire historique : Etablie sur le site de l´ancienne raffinerie de sucre Champcourtois qui cesse son activité en 1776, une importante filature est installée en 1835 rue Beaurepaire par Julien Alexis Oriolle, fabricant de flanelle et filateur de laine, préalablement établi rue de la Roë. Un dessin de 1846 montre, vus depuis la rivière, deux bâtiments dont un remarquablement élevé, pouvant correspondre à une reconstruction de ces années 1830 (des démolitions sont enregistrées en 1830 et 1831 dans les matrices cadastrales), à moins qu´ils aient été édifiés par le propriétaire précédent, Cesbron-Delisle, un négociant dans les lieux depuis la fin du 18e siècle.

Des incendies, attestés au milieu du siècle, nécessitent d´importantes reconstructions enregistrées en 1847 et 1852. Les nouveaux corps de bâtiments reprennent l´allure générale des précédents, ainsi que l´attestent les dessins et photographies de la 2e moitié du 19e siècle. Les parties hautes du corps de bâtiment sud montrent des surélévations hétérogènes avec des ouvertures aveugles, témoins de reprises successives à des époques rapprochées.

Les bâtiments furent détruits vers 1883, dans le cadre de la restructuration de l´ancienne île des Carmes et de la création des quais du quartier de la Doutre. Subsiste néanmoins, au revers des maisons n° 12 et 14 rue Beaurepaire, une élévation fossile - seul vestige certain de la filature Oriolle, comparable en modénature au grand bâtiment nord à l´angle de l´ancien quai du Rideau.

Démembré et reconstruit, le fonds est occupé au début du 20e siècle - pour sa plus grande partie - par une entreprise de menuiserie, puis dans l´Entre-deux-guerres par un garage ; une école supérieure de couverture s´y installe vers 1935, toujours en place au début des années 1970. Depuis la fin de cette décennie y est établi un magasin de meubles.
Datation(s) principale(s) : milieu 19e siècle
Date(s) : 1847 ; 1852
Justification de la datation : daté par source
Personne(s) liée(s) à l'histoire de l'oeuvre : Oriolle Julien Alexis (commanditaire)

Description

Commentaire descriptif : D´après l´iconographie, la filature Oriolle présentait deux corps de bâtiment monumentaux - sud et nord - dominant la Maine, le premier plus élevé que le second. Construits en moellons de schiste enduit, ils reprennent largement le plan-masse de la raffinerie de sucre préexistante. Des différences entre la représentation la plus ancienne et celles de la 2e moitié du 19e siècle s´observent relativement au nombre de niveaux, à la présence des ouvertures et à la forme des couvertures. L´état attesté en 1846 montre des bâtiments à travées régulières, le premier à quatre étages carrés, le second à deux étages carrés, tous deux couverts de toits à longs pans et croupes. Les vues ultérieures présentent toujours ces deux bâtiments de hauteur différente, mais celui du sud - désormais aveugle côté rivière - a perdu sa couverture à croupes pour une surélévation en maçonnerie : celle-ci est elle-même hétérogène, partie en tuffeau avec des ouvertures murées, partie en schiste enduit, et doit vraisemblablement correspondre au revers d´un toit en appentis. Le corps de bâtiment nord est plus compréhensible : une vaste équerre faisant retour sur l´ancienne rue du Rideau, à trois étages carrés désormais, percée de nombreuses travées régulières et serrées sur un rez-de-chaussée à petites ouvertures en demi-lune, et couvert de toits à longs pans, croupes et noue. Le vestige fossile sur la petite cour derrière les n° 12 et 14, rue Beaurepaire est de même apparence, à trois étages carrés de travées rapprochées.
Matériau(x) de gros-oeuvre et mise en oeuvre : schiste ; moellon ; enduit
Matériau(x) de couverture : ardoise
Vaisseau(x) et étage(s) : 4 étages carrés
Parti d'élévation extérieure : élévation à travées
Type de la couverture : toit à longs pans ; appentis ; croupe ; noue
Etat de conservation : vestiges

Intérêt de l'oeuvre

Observations : Les seules vues anciennes que nous connaissons de cette filature constituent l´unique témoignage à Angers de l´architecture de manufacture du milieu du 19e siècle. Relevant stylistiquement du néo-classicisme tardif, cette filature est parfaitement représentative de cette typologie industrielle par ses hautes élévations à travées nombreuses et rapprochées qu´exigeait une production se faisant uniquement à l´éclairage naturel, par crainte de l´incendie.

Situation juridique

Statut de la propriété : propriété privée

Les bâtiments de la filature (en jaune) dans la partie nord de l´île des Carmes, en 1871. Détail d´une photographie du quartier de la Doutre depuis les tours de la cathédrale, crte postale, d'après photogr., photogr., de R. Rivière, début 20e siècle.


Illustrations

Fig. 1
Les bâtiments de la filature (en jaune) dans la partie nord de l´île des Carmes, en 1871. Détail d´une photographie du quartier de la Doutre depuis les tours de la cathédrale, crte postale, d'après photogr., photogr., de R. Rivière, début 20e siècle.
Fig. 2
Plan-masse restitué sur le plan cadastral, 1970, section AO, parcelles 359, 360, 364 à 367, 416 à 418, éch. 1 : 1 000. En rouge, la seule élévation subsistante certaine
Fig. 3
Plan-masse et de situation. D´après le plan cadastral, 1840, section G, parcelles 267, 268, 273, éch. 1 : 1 000.
Fig. 4
Vue depuis la rivière en 1846 : les bâtiments de la filature (en jaune) correspondent à la partie est du site, dessin, 1846.
Fig. 5
Partie des bâtiments de la filature (en jaune) émergeant derrière la maison dite des bains. Vue depuis la rivière, photogr., [av. 1881].
Fig. 6
Partie postérieure de la filature précédée du quai du Rideau, vue depuis le nord (l´île Saint-Jean au 1er plan), dessin, par J. Rohard, 3e quart du 19e siècle.
Fig. 7
Détail d´une vue aérienne sur le site en 1983, avec les restes de l´unique élévation conservée (en jaune), au revers des n° 12 et 14, rue Beaurepaire (en haut à gauche).
Fig. 8
Fond de la cour antérieure gauche, au revers des n° 12 et 14, rue Beaurepaire : élévation fossile à trois étages carrés.

Voir

Angers, Présentation de l'aire d'étude Angers intra-muros
Angers, L'architecture industrielle, artisanale, commerciale

Région des Pays de la Loire - Service du Patrimoine / Ville d'Angers - Service Patrimoine Historique, Inventaire. Chercheur(s) : Letellier-d'Espinose Dominique ; Biguet Olivier. (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général ; (c) Ville d'Angers. Renseignements : Centre de ressources, 1 rue de la Loire, 44966 Nantes cedex 9, tél. 02 28 20 54 70 - courriel : doc.patrimoine@paysdelaloire.fr - Document produit par Renabl6 : (c) Pierrick Brihaye (Région Bretagne) / Yves Godde (Ville de Lyon)