Désignation
Dénomination : front bâti
Compléments de localisation
Référence(s) cadastrale(s) : 1999 CY 190 à 194 Numéro INSEE de la commune : 49007 Aire : Angers extra-muros Canton : Angers Centre Milieu d'implantation : en ville
Historique
Commentaire historique : Hôtels sur rue, construits dans les années 1850. Les n° 2-4 forment un lotissement à deux unités d´habitation construit en 1854 pour Thomas Métivier, procureur général de la Cour d´appel, qui en sera ultérieurement le premier président. Le magistrat se réservait la partie la plus importante, à l´angle de la rue de Bel-Air et de la rue de Létanduère. Une troisième unité, au n° 6 de la rue, est indiquée dans les matrices cadastrales de 1882 comme une partie de servitudes, bien qu´elle présente également l´aspect d´un hôtel particulier (peut-être construit peu après, dans ces années 1880 ?). Selon les annuaires départementaux, ce troisième logis est déjà détaché de la propriété en 1890, relevant d´une dame veuve Gaultier. Ce lotissement Métivier est l´un des premiers bâtis sur cette voie percée dans le contexte d´un nouveau quartier lié à l´arrivée du chemin de fer à Angers. La famille Métivier conservera la partie principale (n° 2) jusqu´en 1930.
Dès cette époque, des bureaux occupent l´hôtel n° 4 (Compagnie des Chemins de fer de l´Anjou), puis l´hôtel n° 2 (même compagnie, qui laisse la place précédente à la Direction de l´Enregistrement, Domaines et Timbres). Ces changements d´usage modifient fortement les intérieurs. Après 1945, les terrains des n° 2-4, originellement très profonds, sont réduits de plus de la moitié au profit d´un immeuble de bureaux : une photographie de l´Entre-deux-guerres montrait encore un mur de clôture et de grands arbres sur la rue de Létanduère jusqu´à la rue Jean-Bodin. Dans le même temps, la partie principale, à l´angle des deux rues, a fait l´objet d´un ravalement qui a rendu la modénature assez rêche ; toutes les lucarnes sont cimentées, et le mur de clôture sur la rue latérale a disparu (seul reste le pilier droit d´un portail cocher). Datation(s) principale(s) : 3e quart 19e siècle Date(s) : 1854 Justification de la datation : daté par source Personne(s) liée(s) à l'histoire de l'oeuvre : Métivier Thomas (commanditaire)
Description
Commentaire descriptif : Description de l´hôtel Métivier : hôtel à deux unités (n° 2 et 4, rue de Bel-Air), ainsi qu'une troisième unité distincte, petit hôtel particulier au n° 6, d´une hauteur légèrement moindre. Le gros-oeuvre est en moellon de schiste, avec parement de tuffeau pour les élévations sur rue. Les trois parties sont à deux étages carrés sur un rez-de-chaussée surélevé, et étage en surcroît. Les accès se font pour les trois unités par un portail cocher menant à un passage couvert vers les cours et jardins postérieurs ; les vestibules et escaliers se trouvent à mi-parcours des passages. Les élévations sont à travées répétitives pour les n° 2-4, à composition ordonnancée pour le n° 6 (axe formé par un balcon central et une unique lucarne médiane). Les couvertures sont à longs pans et pignons couverts ; une croupe termine l´ensemble sur la rue latérale (rue de Létanduère). Une modénature néo-gothique caractérise les élévations sur rues, portails, fenêtres avec garde-corps en pierre ajourés et lucarnes, pilastres-dosserets encadrant les fenêtres et rythmant les pleins entre les travées, passages couverts à voûtes d´ogives complexes. Matériau(x) de gros-oeuvre et mise en oeuvre : tuffeau ; moyen appareil ; schiste ; moellon ; enduit Matériau(x) de couverture : ardoise Vaisseau(x) et étage(s) : sous-sol ; rez-de-chaussée surélevé ; 2 étages carrés ; étage en surcroît Parti d'élévation extérieure : élévation à travées ; élévation ordonnancée Type de la couverture : toit à longs pans ; croupe ; pignon couvert Emplacement, forme et structure de l'escalier : escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour, en charpente, suspendu Etat de conservation : restauré
Intérêt de l'oeuvre
Elément(s) remarquable(s) : élévation ; passage d'entrée Observations : Suite de petits hôtels à façades néo-gothiques particuliers à la rue de Bel-Air. Les ravalements ont un peu simplifié les décors de façade. Les hôtels jumelés des n° 8 et 10 sont les moins bien conservés et n´ont pas encore fait l´objet de recherches spécifiques. L´hôtel Métivier, en y incluant la partie annexe du n° 6, forme un ensemble de belle prestance à l´entrée de la rue de Bel-Air, malgré la construction d´un parking à étage sur la tranchée de chemin de fer, qui nuit désormais à sa situation originellement très dégagée. Ses élévations développées sur les deux rues de Bel-Air et Létanduère totalisent une cinquantaine de mètres ; leur style néo-gothique du milieu du 19e siècle est fort peu représenté à Angers, contrairement à l´Anjou, fort riche en châteaux de ce style, dus notamment à l´architecte René Hodé : celui-ci, pour mémoire, construisit en 1856 sa propre demeure également rue de Bel-Air, à l´angle de la rue Dupetit-Thouars - un castel à tourelles en encorbellement, malheureusement détruit en 1988. Néanmoins, une autre demeure de René Hodé, assez similaire, toujours en place au n° 36, et un atelier de sculpteur religieux au n° 40, font encore ponctuellement de cette voie, avec l´hôtel Métivier, un site privilégié de l´architecture du 19e siècle inspiré du Moyen Age finissant. A signaler encore pour l´hôtel Métivier la qualité des passages couverts, notamment celui du n° 2 avec ses voûtes d´ogives au dessin complexe.
Situation juridique
Statut de la propriété : propriété privée
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Vue d'ensemble sur rue. |
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