Inventaire général du patrimoine culturel
Région des Pays de la Loire/Service du Patrimoine
Ville d'Angers - Service Patrimoine Historique, Inventaire
inventaire topographique

Pays de la Loire, Maine-et-Loire

Angers, Centre-ville (quartier), Vauvert (rue) 5

Hôtel Le Mazurier, puis hôtel d'Ambray, puis orphelinat municipal de jeunes filles dit foyer d'Ambray

Type de dossier : individuel Oeuvre sélectionnée Date de l'enquête : 1989

Désignation

Dénomination : hôtel ; orphelinat
Précision sur la dénomination : de jeunes filles
Appellation et titre : hôtel Le Mazurier, puis d'Ambray, puis orphelinat municipal de jeunes filles
Partie(s) constituante(s) non étudiée(s) : cour ; jardin ; communs

Compléments de localisation

Référence(s) cadastrale(s) : 1840 G 54 à 57 ; 1980 AO 384, 385 ; 1999 AO 384, 385
Numéro INSEE de la commune : 49007
Aire : Angers intra-muros
Canton : Angers Nord
Milieu d'implantation : en ville

Historique

Commentaire historique : Hôtel construit vers 1795-1800 sur la partie ouest du couvent des Augustins, démembré et vendu en trois lots à la Révolution (27 nov. 1794), pour Michel Le Mazurier (1741-1819), l'un des dirigeants de la manufacture de toiles imprimées de Tournemine au faubourg Saint-Jacques. Sa fille le vend en 1834 à l'abbé Raoul-César-Auguste de Girard de Charnacé, chanoine de la cathédrale, membre d'une grande famille angevine. Sa nièce Louise-Charlotte Dambray, belle-fille du chancelier et pair de France Charles-Henri Dambray, en reçoit l'usufruit à la mort de l'ecclésiastique, en 1844 : l'appellation usuelle d'hôtel d'Ambray, déjà cité comme tel dans un acte de vente de 1855, y trouve son origine. L'édifice est acquis en 1869 par la ville d'Angers pour y établir un orphelinat municipal de jeunes filles, tenu par les soeurs de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul, dont la communauté est installée à proximité, dans l'hôtel de Montiron (9 rue de la Harpe). Pour ces nouveaux besoins, un bâtiment bas en rez-de-chaussée (porche, bibliothèque, parloir, fourneau, bûcher) est construit en 1884 contre le mur de clôture sur rue, par l'architecte de la ville Charles Demoget. En 1902, Alexandre Aïvas, qui occupe la même fonction, édifie un grand bâtiment dans le jardin pour le réfectoire et les dortoirs, appuyé à la façade postérieure de l'aile droite, de ce fait partiellement masquée. En 1933, les lucarnes sont refaites selon le dessin initial, à l´exception de la baie centrale sur jardin (et peut-être sur cour) dont les ailerons et le fronton curviligne sont supprimés. Plus globalement les élévations semblent avoir été un peu simplifiées, d'après un dessin ancien de la façade sur jardin et la présence de clef saillante au centre de la plate-bande des fenêtres masquées par le bâtiment de l'orphelinat (visibles intérieurement). En 1936, le bâtiment de communs sur rue est détruit et le mur de clôture (qui subsiste encore à ses extrémités) est remplacé par une grille, de part et d'autre du portail conservé. Intérieurement, l'hôtel a été plusieurs fois réaménagé mais la distribution originelle est encore perceptible ; plusieurs huisseries, lambris et cheminées subsistent, notamment dans le vestibule, le salon et la chambre du rez-de-chaussée. Au milieu des années 1960, l'orphelinat prend le nom de Foyer d'Ambray pour jeunes filles ; depuis 1995, le lieu est désaffecté, en attente d'un nouvel usage.
Datation(s) principale(s) : 4e quart 18e siècle ; 1er quart 20e siècle
Datation(s) secondaire(s) : 4e quart 19e siècle (détruit)
Date(s) : 1902
Justification de la datation : daté par source
Auteur(s) : Demoget Charles (architecte communal) ; Aïvas Alexandre (architecte communal)
Justification de l'attribution : attribution par source
Personne(s) liée(s) à l'histoire de l'oeuvre : Le Mazurier Michel (commanditaire)

Description

Commentaire descriptif : Hôtel à plan régulier en U et élévations ordonnancées entre cour et jardin, à un étage carré et toits à longs pans sur le corps principal, longs pans brisés sur les ailes en retour. Elévations en moellon de schiste enduit, sauf l'avant-corps central sur jardin et les frontons des ailes de ce même côté, qui sont en tuffeau. Deux escaliers en pierre se font face, dans les ailes en retours, chacun rampe sur rampe. Le bâtiment de l'orphelinat sur le jardin est à deux étages carrés, et toit à longs pans, sans comble habitable. Ses élévations sont en schiste enduit avec pilastres en tuffeau aux extrémités (la façade antérieure est aujourd'hui uniformément ravalée).
Matériau(x) de gros-oeuvre et mise en oeuvre : schiste ; moellon ; enduit ; tuffeau ; moyen appareil ; appareil mixte
Matériau(x) de couverture : ardoise
Parti de plan : plan régulier en U
Vaisseau(x) et étage(s) : sous-sol ; 1 étage carré ; comble à surcroît
Type et nature du couvrement : voûte en berceau
Parti d'élévation extérieure : élévation ordonnancée
Type de la couverture : toit à longs pans ; toit à longs pans brisés ; croupe ; pignon découvert ; noue
Emplacement, forme et structure de l'escalier : escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour, en maçonnerie
Technique du décor : sculpture
Représentation : acanthe ; pilastre, ordre ionique
Précision sur la représentation : Les consoles portant la corniche de la porte sur jardin sont ornées d'acanthes. Les cheminées des grand et petit salons présentent des hottes à pilastres cannelés surmontés de chapiteaux ioniques.
Typologie : Hôtel à cour antérieure (type A).

Intérêt de l'oeuvre

Elément(s) remarquable(s) : élévation
Observations : Edifice intéressant par sa date de construction postérieure à la Révolution, ultime exemple d´une habitation « aristocratique » du 18e siècle, construite en l´occurrence pour un riches industriel de cette période. Le démembrement du couvent des Augustins a permis l'établissement d'une vaste parcelle régulière générant une composition tout aussi régulière et ordonnancée, exceptionnelle dans la vieille ville où l'espace était compté. Les frontons des ailes côté jardin, la lucarne centrale sur jardin, d'après un relevé ancien (et peut-être son répondant sur cour), par leurs formes empruntées au 17e siècle, donnent un premier exemple de l´historicisme qui débute en ce dernier quart du 18e siècle.

Situation juridique

Statut de la propriété : propriété de la commune

Vue de situation.


Illustrations

Fig. 1
Vue de situation.
Fig. 2
Plan-masse et de situation. D'après le plan cadastral, 1970, éd. 1988, section AO, parcelle 385, éch. 1 : 1 000.
Fig. 3
Plan-masse et de situation. D'après le plan cadastral, 1840, section G, parcelle 56, 57, éch. 1 : 1 000.
Fig. 4
Plan général de l'usine Hamard et de l'hôtel d'Ambray, dessin aquarellé, 1906.
Fig. 5
Plan au sol de l'hôtel d'Ambray et de son jardin, détail d'un plan montrant l'usine Hamard et l'hôtel d'Ambray, dessin aquarellé, 1906.
Fig. 6
Projet d'aménagement de locaux pour l'orphelinat sur la cour d´entrée, 1887 : plans, coupes et élévation sur jardin de l´hôtel, dessin aquarellé, par A. Aïvas, 1887.
Fig. 7
Elévation sur jardin et coupe transversale du corps principal, détail d'un document général présentant plans, coupes et élévation sur jardin, dessin aquarellé, par A. Aïvas, 1887.
Fig. 8
Plan au sol de l'hôtel et du jardin, détail d'un document général présentant plans, coupes et élévation sur jardin, dessin aquarellé, par A. Aïvas, 1887.
Fig. 9
Plan du rez-de-chaussée, détail d'un document général présentant plans, coupes et élévation sur jardin, dessin aquarellé, par A. Aïvas, 1887.
Fig. 10
Plan du 1er étage, détail d'un document général présentant plans, coupes et élévation sur jardin, dessin aquarellé, par A. Aïvas, 1901.
Fig. 11
Plan du niveau de comble et coupe transversale de l'aile latérale gauche, détail d'un document général présentant plans, coupes et élévation sur jardin, dessin aquarellé, par A. Aïvas, 1887.
Fig. 12
Plans du 1er étage et des combles, avec destination des pièces pour l'orphelinat, dessin aquarellé, par Ch. Demoget, 1884.
Fig. 13
Projet d'un grand bâtiment pour l'orphelinat, rue Vauvert, en remplacement des locaux en rez-de-chaussée réalisés dans les années 1880 : élévations sur rue et sur la cour antérieure de l'hôtel d'Ambray, et coupe transversale, par A. Aîvas, 1901.
Fig. 14
Projet d'un grand bâtiment pour l'orphelinat, le long de la rue Vauvert, en remplacement des locaux en rez-de-chaussée réalisés dans les années 1880 : plans des différents niveaux, par A. Aïvas, 1901.
Fig. 15
Projet d'un grand bâtiment pour l'orphelinat, rue Vauvert, en remplacement des locaux en rez-de-chaussée réalisés dans les années 1880 : plans du rdc et du 1er étage, partie gauche d'un document montrant les différents niveaux, par A. Aîvas, 1901.
Fig. 16
Vue d'ensemble depuis la rue avec l'aile gauche sur cour.
Fig. 17
Vue d'ensemble depuis la rue, avec l'aile droite sur cour.
Fig. 18
Vue d'ensemble de la cour antérieure, depuis les combles de l'aile latérale gauche.
Fig. 19
Revers du portail d'entrée sur rue.
Fig. 20
Vue d'ensemble de la cour antérieure : aile latérale gauche et corps principal.
Fig. 21
Vue d'ensemble de la cour antérieure, corps principal et aile latérale droite.
Fig. 22
Elévation sur jardin, vue d'ensemble.
Fig. 23
Elévation postérieure sur jardin, vue générale.
Fig. 24
Elévation sur jardin, partie droite, correspondant au mur-pignon postérieur d'une des ailes latérales.
Fig. 25
Elévation sur jardin, élément visible de la partie gauche, masquée par le bâtiment rapporté de l'orphelinat.
Fig. 26
Elévation sur jardin, portail de la travée centrale.
Fig. 27
Elévation postérieure, premier étage, deuxième fenêtre depuis la gauche transformée en porte d'accès au bâtiment de l'orphelinat : détail de la plate-bande.
Fig. 28
Bâtiment de l'orphelinat sur jardin, partie droite et liaison avec l'élévation postérieure de l'hôtel, à droite.
Fig. 29
Bâtiment de l'orphelinat sur jardin, vue générale.
Fig. 30
Bâtiment de l'orphelinat, vue d'ensemble sur les élévations postérieure et latérale gauche.
Fig. 31
Bâtiment de l'orphelinat, élévation postérieure : passage de liaison avec l'hôtel, rez-de-chaussée.
Fig. 32
Le bâtiment de l'orphelinat à travers les arbres du jardin.
Fig. 33
Bâtiments bas de service de l'hôtel (la buanderie avec ses deux ouvertures) et de l'orphelinat, sur le jardin, le long du mur de clôture est. A gauche, l'élévation postérieure de l'hôtel.
Fig. 34
Vue d'ensemble du jardin avec l'hôtel en fond. A droite, bâtiments de service de l'hôtel et de l'orphelinat.
Fig. 35
Partie postérieure du jardin avec le mur de clôture sur la rue Lionnaise (en arrière-plan, le couvent du Carmel).
Fig. 36
Vue du jardin avec le mur de clôture sur la rue Lionnaise. En arrière-plan, émergeant des arbres, l'élévation latérale gauche du bâtiment de l'orphelinat.
Fig. 37
Mur de clôture postérieur sur la rue Lionnaise : portail, face côté jardin.
Fig. 38
Mur de clôture postérieur sur la rue Lionnaise : portail, face côté rue.
Fig. 39
Vestibule, vue axiale vers le jardin. A gauche, porte vers le salon, à droite, vers la salle à manger.
Fig. 40
Vestibule : porte communiquant avec le salon.
Fig. 41
Rez-de-chaussée, salon, mur latéral gauche : la cheminée, partie supérieure du manteau.
Fig. 42
Rez-de-chaussée, salon, mur latéral gauche : la cheminée, partie supérieure de la hotte.
Fig. 43
Rez-de-chaussée, salon : serrure de la porte communiquant avec le vestibule.
Fig. 44
Rez-de-chaussée, salon : détail d'une des espagnolettes de fenêtre.
Fig. 45
Rez-de-chaussée, petit salon, vue d'ensemble avec les faces postérieure s'ouvrant sur le jardin et latérale droite (cheminée).
Fig. 46
Rez-de-chaussée, petit salon, mur latéral droit : chapiteau droit de la hotte de la cheminée.
Fig. 47
Rez-de-chaussée, petit salon, mur latéral droit : partie centrale du manteau de la cheminée.
Fig. 48
Premier étage, chambre centrale, mur latéral gauche : cheminée.
Fig. 49
Premier étage, chambre dans l'angle droit de l'hôtel, faces latérale gauche (cheminée) et antérieure.
Fig. 50
Premier étage, chambre dans l'angle droit de l'hôtel, face antérieure, détail de la fermeture de la porte menant à un cabinet.
Fig. 51
Comble du corps principal : le couloir desservant une suite de chambres aménagées pour l'orphelinat.

Voir

Angers, Présentation de l'aire d'étude Angers intra-muros
Angers, Centre-ville (quartier), Demeures du centre historique (intra-muros)
Angers, Centre-ville (quartier), L'habitat communal

Région des Pays de la Loire - Service du Patrimoine / Ville d'Angers - Service Patrimoine Historique, Inventaire. Chercheur(s) : Letellier-d'Espinose Dominique ; Biguet Olivier. (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général ; (c) Ville d'Angers. Renseignements : Centre de ressources, 1 rue de la Loire, 44966 Nantes cedex 9, tél. 02 28 20 54 70 - courriel : doc.patrimoine@paysdelaloire.fr - Document produit par Renabl6 : (c) Pierrick Brihaye (Région Bretagne) / Yves Godde (Ville de Lyon)