Inventaire général du patrimoine culturel
Région des Pays de la Loire/Service du Patrimoine	Ville d'Angers - Service Patrimoine Historique, Inventaire
inventaire topographique

Angers, Centre-ville (quartier), Descazeaux (boulevard) 10, 10bis ; Billard (rue) 8 à 14 ; Guittet (rue) 1 à 15

Cité ouvrière Descazeaux

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Désignation Dénomination : cité ouvrière Appellation et titre : cité Descazeaux Partie(s) constituante(s) non étudiée(s) : cour ; maison Compléments de localisation Référence(s) cadastrale(s) : 1980 HL 67 à 74, 86 à 91, 93 ; 1999 HL 201 Numéro INSEE de la commune : 49007 Aire : Angers intra-muros Canton : Angers Nord Milieu d'implantation : en ville Historique Commentaire historique : Dans le cadre de la restructuration de la partie ouest du quartier de la Doutre - démolition de l´Hôpital Général notamment, percement du boulevard Descazeaux -, l´architecte Edouard Moll, originaire de ce quartier et préoccupé de questions sociales, propose en 1854 la création d´une vaste cité ouvrière en bordure d´un nouveau quartier dont le coeur serait dynamisé par un marché couvert. Un établissement de bains et un lavoir devaient former une des extrémités de la cité. Un autre architecte, Sébastien Delestre, par ailleurs conseiller municipal et membre de la commission des logements insalubres, réfléchit aussi au devenir de ce vaste terrain laissé vacant par la destruction de l´Hôpital Général et conçoit également en 1855 un projet de cité ouvrière. Mais l´idée même de cité ouvrière, confortée par l´échec à Paris de la Cité Napoléon, première cité ouvrière réalisée en France, fait repousser par les édiles ces premières réflexions sur les conditions d´habitation des classes populaires. Dans les années 1860-1870, les travaux de voirie de ce secteur sont réalisés avec la création de nouvelles rues de part et d´autre du nouveau boulevard Descazeaux. Après des adjudications infructueuses par la municipalité, l´îlot entre ce boulevard et la rue Lionnaise, bordé par les rues Billard et Guittet (à l´exception de la pointe sud-ouest de l´îlot), fait l´objet en 1883 d´une transaction amiable avec l´architecte François Moirin, à charge pour lui de construire des maisons d´habitation, sans précision de nature. Conscient des besoins en logements salubres du quartier de la Doutre, il reprend l´idée de la cité ouvrière de ses prédécesseurs, soit un ensemble d´une vingtaine de maisons : la vente du terrain a lieu en 1884, les premières maisons sur la rue Guittet achevées dès cette même année, les autres sur la même rue ainsi que sur la rue Billard et la rue Lionnaise, l´année suivante. Des bombardements en 1944 détruisent les maisons de la partie haute de la cité, rue Lionnaise et rue Billard, environ un tiers de l´ensemble. L´espace vacant est occupé par de nouveaux immeubles, sans rapport architectural avec les maisons ouvrières, construits en 1953 par l´architecte Maurice Lebouc pour le compte du patron des Tanneries angevines, Henri Le Nénaon, qui avait acquis tout le lotissement dans l´Entre-deux-guerres. La cité a fait l´objet d´une rénovation dans les années 1980, à l´exception du porche d´entrée et des deux maisons adjacentes. Datation(s) principale(s) : 3e quart 19e siècle ; 4e quart 19e siècle Date(s) : 1854 ; 1855 ; 1884 ; 1885 Justification de la datation : daté par source ; daté par travaux historiques Auteur(s) : Moll Edouard (architecte) ; Delestre Sébastien (architecte) ; Moirin François (architecte) Justification de l'attribution : attribution par source ; attribution par travaux historiques Personne(s) liée(s) à l'histoire de l'oeuvre : Moirin François (commanditaire) Description Commentaire descriptif : Ensemble architectural constitué à l´origine de vingt maisons semble-t-il, formant un continuum le long des rues Billard, Lionnaise et Guittet, de part et d´autre d´une grande cour intérieure accessible par un porche couvert sur le boulevard Descazeaux (n´en font pas partie, dès l´origine, le front de l´îlot sur le boulevard Descazeaux ainsi que le retour sur la rue Guittet sur une longueur de 50 m). Il ne compte plus aujourd´hui que treize maisons, cinq d´un côté (boulevard Descazeaux et rue Billard) et huit de l´autre (rue Guittet). Il est constitué d´une alternance de deux modules, pour rompre l´effet de barre, l´un à deux étages carrés sous pignon, d´un caractère vertical, l´autre à un étage carré et étage de comble avec gouttereau sur rue, d´un caractère horizontal. L´accès à la cour intérieure est traité d´une façon relativement monumentale, avec un vaste porche s´ouvrant par un grand arc en plein-cintre et surmonté en partie supérieure d´un fronton triangulaire ; poursuivant la ligne de corniche, les deux maisons l´encadrant sont à deux étages carrés à gouttereau sur rue. Toutes les maisons sont à trois travées, en moellon de schiste enduit. Les maisons à pignon sur rue, qui structurent plus particulièrement le lotissement, présentent des élévations ordonnancées avec alternance de pignons de fenêtre curvilignes et triangulaires au second étage carré ; la fenêtre centrale de ce second étage est par ailleurs plus grande et en plein-cintre, pour s´inscrire dans le mouvement du pignon. Les couvertures sont à longs pans longitudinaux et transversaux de faible pente avec noue pour les maisons à pignon sur rue, à longs pans brisés pour le second module ; les pignons sont couverts, avec corniche pour les maisons à pignons sur rue et cour, et une croupe coiffe le porche d´entrée de la cité. Les escaliers sont dans-œuvre, en bois à limon suspendu, à l´arrière et accessibles par un couloir central ; les maisons, de part et d´autre du porche d´entrée, ont leur escalier à l´intérieur de celui-ci, escaliers droits en bois. Matériau(x) de gros-oeuvre et mise en oeuvre : schiste ; moellon ; enduit Matériau(x) de couverture : ardoise Vaisseau(x) et étage(s) : sous-sol ; 2 étages carrés ; étage en surcroît Parti d'élévation extérieure : élévation ordonnancée Type de la couverture : toit à longs pans ; toit à longs pans brisés ; pignon couvert ; noue ; croupe Emplacement, forme et structure de l'escalier : escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour, en charpente, suspendu ; escalier hors-oeuvre : escalier droit, en charpente Etat de conservation : restauré Intérêt de l'oeuvre Elément(s) remarquable(s) : élévation Observations : Cette cité ouvrière est la plus ancienne des temps industriels réalisée à Angers (l´une des deux seules du 19e siècle), avec des prémices remontant au début du Second Empire : la précocité exceptionnelle de cette cité ouvrière, si l´on tient compte des projets avortés, de peu postérieurs à la célèbre Cité Napoléon de Paris, et la variété des projets, en font un véritable cas d´école. La recherche architecturale très particulière de ce lotissement - monumentalité d´ensemble, mais référence à des gabarit traditionnels de maisons par l´alternance des modules - en fait toute la valeur. L'architecte est ainsi parvenu à éviter l´effet de caserne généralement associé à cette première époque de l´habitat social. Situation juridique Statut de la propriété : propriété privée

Accès à la cour principale : élévations sur rue des n° 10, 10 bis, bd Descazeaux et 14, 12, 10, rue Billard.

Illustrations

Fig. 1 Accès à la cour principale : élévations sur rue des n° 10, 10 bis, bd Descazeaux et 14, 12, 10, rue Billard.	Fig. 2 Plan-masse et de situation. D'après le plan cadastral, 1980, section HL, éch. 1 : 1 000.	Fig. 3 Plan-masse et de situation. D'après le plan cadastral numérisé 1999, section HL, parcelle 201.
Fig. 4 Elévation sur la rue Billard, au 1er plan à gauche, photogr., 1967.	Fig. 5 Vue aérienne du lotissement, depuis l'angle des rues Guittet (à gauche) et du bd Descazeaux (à droite).	Fig. 6 Logis, rue Guittet (n° 1 à 15) : élévations antérieures.
Fig. 7 Logis, 14 rue Billard : élévation antérieure, porte et fenêtre du rez-de-chaussée.	Fig. 8 Le passage couvert (10, bd Descazeaux). Au fond, la cour commune.	Fig. 9 Passage couvert (10 bd Descazeaux) : escalier de droite, détail de la rampe.
Fig. 10 Logis de la rue Billard (n° 14-12-10) et du bd Descazeaux (n° 10-10 bis) : élévations postérieures, sur la cour. A droite : le passage couvert.	Fig. 11 Logis de la rue Guittet (n° 3 à 15) : élévations postérieures, sur la cour.

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