Inventaire général du patrimoine culturel
Région des Pays de la Loire/Service du Patrimoine
Ville d'Angers - Service Patrimoine Historique, Inventaire
inventaire topographique

Pays de la Loire, Maine-et-Loire

Angers, Centre-ville (quartier)

Moulins du centre historique (intra-muros)

Type de dossier : collectif d'aire d'étude Date de l'enquête : 2003

Désignation

Dénomination : moulins
Décompte des oeuvres recensées : 1955 bâti INSEE ; 35 repérés ; 0 étudiés

Compléments de localisation

Aire : Angers intra-muros

Historique

Commentaire historique : Moulins construits dans la ville intra-muros au cours des périodes médiévale, moderne et contemporaine. Les moulins à énergie hydraulique sont les plus anciens. Les premiers, les moulins-bateaux, apparaissent au moins au 11e siècle, celui de Gautier Rage, amarré au Grand-Pont étant mentionné vers 1040-1060. Après 1144, date d'incendie du Grand-Pont, Henri II, roi d'Angleterre et comte d'Anjou, crée un autre site hydraulique, un peu plus en amont, constitué d'un duit (ou turcie) guidant les basses eaux estivales vers des voies où sont installés des moulins-bateaux. Il en fait don à l'hôtel-Dieu Saint-Jean l'Évangéliste d'Angers en 1181. Cet établissement exploite ces moulins jusqu'au début du 13e siècle, et vers 1220-1230, transforme le site en construisant une chaussée avec piles, arches et tablier, s'avançant depuis la rive gauche jusqu'au milieu de la Maine, sur laquelle sont établis des moulins d'un nouveau genre : des moulins pendus. Cet ouvrage, nommé Chaussée des Treilles, porte au moins trois moulins pendus avant la fin du 13e siècle. Cinq autres sont construits au 14e siècle, puis deux au 15e siècle, portant alors leur nombre à dix. Construite entre 1437 et 1442, une autre chaussée, celle du Barreau, partant de la rive droite, s'avance vers la chaussée des Treilles, portant quatre moulins pendus. Les deux chaussées, reliées vers la fin du 15e siècle, forment alors le Pont des Treilles qui porte quatorze moulins pendus, ce qui en fait l'un des principaux sites de moulins urbains français. Au 16e siècle, on note la construction d'un moulin à vent sur la Chaussée des Treilles, détruit avant 1686, et en 1589 celle de quatre moulins à énergie humaine (moulins à bras) destinés à augmenter la production de farine pour lutter contre la disette due aux troubles des Guerres de Religion. Craignant les conséquences d'un siège, en 1593 le gouverneur du château fait dresser un moulin à vent sur la tour Besnard. Il était destiné à compléter la production d'un moulin à énergie animale, moulin à manège, existant dans la forteresse probablement depuis le 13e siècle. En raison des mauvaises conditions climatiques entraînant de nombreuses crues, la meunerie hydraulique périclite à partir de la seconde moitié du 17e siècle. Les derniers moulins pendus cessent de fonctionner vers le milieu du 18e siècle et sont détruits ainsi que l'ouvrage qui les portait. La production farinière est alors en grande partie assurée par les nombreux moulins à vent construits au cours de ces deux derniers siècles dans les faubourgs de la ville, remplacés eux-mêmes, à partir du milieu du 19e siècle par des moulins mus par la vapeur.
Datation(s) principale(s) : 11e siècle ; 12e siècle ; 13e siècle ; 14e siècle ; 15e siècle ; 16e siècle ; 17e siècle ; 19e siècle

Description

Commentaire descriptif : Tous types confondus, ce sont au moins 35 moulins qui furent implantés dans la ville intra-muros entre le 11e et le 19e siècle. La plupart était des moulins à farine, à blé et à seigle. Quelques-uns servirent à produire du tan ou de la poudre. Les plus nombreux (20) furent les moulins à énergie hydraulique. Les moulins-bateaux, ou "à bac et foraine", comme ils sont nommés en Anjou, étaient constitués d'un grand vaisseau, le bac, portant les meules et les mécanismes, et d'un petit vaisseau, la foraine, qui soutenait l'extrémité de l'arbre moteur porteur de la roue située entre les deux vaisseaux. Ces moulins étaient disposés dans les pertuis d'un barrage et un duit canalisait les basses eaux vers leur roue. En période de hautes eaux, l'ouvrage était submergé et les moulins pouvaient rester en place ou être postés ailleurs. Les moulins pendus étaient construits sur un pont préexistant, ou sur un ouvrage spécifique, du côté aval. La roue était pendue sous le moulin grâce à quatre vérins, ou "pendants", qui permettaient d'ajuster sa hauteur en fonction du niveau de l'eau. Ces deux types de moulins hydrauliques étaient nécessaires à Angers car les variations de niveaux importantes de la Maine rendaient impossible la construction de moulins fixes sur les rives qui auraient été emportés par les crues. Le moulin à vent construit en 1593 sur l'une des tours du château, semble avoir été un moulin cavier, type de moulin à vent spécifique de la province d'Anjou.
Typologie : Moulin à eau sur bateau ; moulin à eau pendu ; moulin à manège ; moulin à bras ; moulin à vapeur ; moulin à vent de type non identifié ; moulin à vent cavier.
Matériau(x) de gros-oeuvre et mise en oeuvre : schiste ; moellon
Matériau(x) de couverture : ardoise


Voir

Angers, Présentation de l'aire d'étude Angers intra-muros

Région des Pays de la Loire - Service du Patrimoine / Ville d'Angers - Service Patrimoine Historique, Inventaire. Chercheur(s) : Cussonneau Christian. (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général ; (c) Ville d'Angers. Renseignements : Centre de ressources, 1 rue de la Loire, 44966 Nantes cedex 9, tél. 02 28 20 54 70 - courriel : doc.patrimoine@paysdelaloire.fr - Document produit par Renabl6 : (c) Pierrick Brihaye (Région Bretagne) / Yves Godde (Ville de Lyon)