Désignation
Dénomination : maison Appellation et titre : logis Girard, puis maison Abraham Partie(s) constituante(s) non étudiée(s) : cour ; boutique
Compléments de localisation
Référence(s) cadastrale(s) : 1840 H2 473 ; 1980 BS 174 Numéro INSEE de la commune : 49007 Aire : Angers intra-muros Canton : Angers Centre Milieu d'implantation : en ville
Historique
Commentaire historique : Maison édifiée en 1595-1596 par le maître charpentier Robert Plessis, pour Mathurin Aveline, marchand poêlier ; le marché de charpente est daté du 12 octobre 1595 : la date de 1596 et le nom du commanditaire figuraient sur la sablière haute du premier étage de la façade nord, rue Saint-Georges : prénom (à gauche) et patronyme (à droite) ponctuaient en toutes lettres les extrémités de cette pièce de bois. D'autres inscriptions, toujours sur la façade, sont connues par sources et travaux historiques : IHS (sablière haute du deuxième étage, à gauche), "pax huic domui" (sablière haute du deuxième étage, au centre), "fay moy savoir ô Seigneur les voyes par lesquelles on va à toi et m'enseigne les sentiers qui te plaisent" (sablière haute du troisième étage), "comme un brave soudart je garde la porte Girard, du pain, du vin et du jambon, mon ami Cupidon" (plaque de cuivre accompagnant les deux figures sculptées du poteau d'angle du rez-de-chaussée). La maison tiendrait son appellation d'une porte Girard élevée à cet endroit au 11e siècle par le sénéchal du même nom. Sa seconde appellation courante, au 19e siècle, provient de l´épicier Denis-Jean Abraham qui occupe les lieux sous l'Empire. Un épicier du nom de Follenfant était déjà dans les lieux en 1769. Cette demeure est détruite en 1871 pour l'alignement des rues Saint-Laud et des Poëliers. Des vestiges de l'élévation antérieure (série de poteau-corniers et d'huisserie), auparavant exposés dans le musée Jean-Lurçat (hôtel-Dieu Saint-Jean), sont conservés dans les réserves des musées d'Angers. A l'emplacement de cette maison s'élève un immeuble construit en 1872 pour Anatole Pothier, chapelier (d'après source). Datation(s) principale(s) : 4e quart 16e siècle Date(s) : 1596 Justification de la datation : porte la date ; daté par source Auteur(s) : Plessis Robert (charpentier) Justification de l'attribution : attribution par source Personne(s) liée(s) à l'histoire de l'oeuvre : Aveline Mathurin (commanditaire) Partie déplacée : parties déplacées à : 49, Angers
Description
Commentaire descriptif : Monumentale maison à l´angle de deux rues : parcelle carrée de 10 x 10 m (comme la maison d'Adam), bâti en U avec deux retours sur une cour postérieure, trois étages carrés et étage de comble inscrit dans un pignon essenté d´ardoise. Les deux élévations sur l´espace public sont en pan de bois, mais seule celle, principale, donnant sur la place Romain porte un abondant décor sculpté. Cette dernière présente de plus une composition ordonnancée avec une travée au centre et deux demi-travées aux extrémités ; celle de gauche éclaire un escalier dans-oeuvre, vraisemblablement une vis en bois. La couverture est faite de deux longs pans avec un appentis latéral lié par une noue, côté mur mitoyen gauche. Matériau(x) de gros-oeuvre et mise en oeuvre : bois ; pan de bois ; enduit partiel Vaisseau(x) et étage(s) : 3 étages carrés ; étage de comble Parti d'élévation extérieure : élévation ordonnancée Type de la couverture : toit à longs pans ; appentis ; noue ; pignon couvert Emplacement, forme et structure de l'escalier : escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour, en charpente Technique du décor : sculpture Représentation : soldat, homme, figure engainée, soldat, homme, ornement architectural, pointe de diamant ; sainte, saint ; homme ; humain fabuleux, sirène, corbeille, fruit ; figure mythologique, humain fabuleux, figure engainée, fruit ; putto ailé, masque, palmette Précision sur la représentation : La façade sur la place Romain côté rue des Poëliers portait un riche décor sculpté. Les poteaux-corniers du rez-de-chaussée sont ornés à gauche d'un fou avec son chapeau à cloche, dont les jambes engainées sont dotées d'une palmette, et à droite, sur ses deux faces, d'un hallebardier avec une bouteille de vin et d'un homme tenant un jambon et une miche de pain ainsi qu'une plaque de cuivre où sont gravés quatre vers les désignant. Le soldat s'inscrit dans une arcade au plein-cintre à pointes de diamant, et deux énormes angelots garnissent le haut du poteau-cornier. Une sainte à l'épée avec une bête monstrueuse à ses pieds, assez informe (sainte Marthe ?), un saint avec livre et bâton semblent occuper les poteaux-corniers du premier étage, des figures d'évêques, ceux du deuxième étage. Des poteaux d'huisserie présentent des figures engainées, des humains fabuleux, sirène, faunesse et autres, à tous les niveaux, portant des corbeilles de fruits. Les potelets des parties inférieures des étages carrés sont habillés d'angelots, de masques, de motifs géométriques, de palmettes. Typologie : Maison marchande des XVe-XVIe siècles : façade en pan-de-bois, structure savante (type A1a). Etat de conservation : détruit
Intérêt de l'oeuvre
Elément(s) remarquable(s) : élévation ; pan de bois Observations : Cette exceptionnelle maison en pan de bois, d'intérêt national, constituait le chef-d'oeuvre de la Seconde Renaissance maniériste à Angers. Par sa position en angle très en vue sur une place, par son impressionnant gabarit et son décor sculpté proliférant, elle était l'équivalent de la célèbre maison d'Adam, chacune encadrant la grande période des façades en pan de bois, entre la fin du Moyen Age et la fin de la Renaissance. Sa date portée constitue un repère chronologique précieux, qui indique une construction tardive, tout à la fois apothéose du genre et chant du cygne.
Situation juridique
Statut de la propriété : propriété privée
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Façades sur les rues Saint-Georges et Saint-Laud, dessin aquarellé, par E. Morel, 1872. |
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