Inventaire général du patrimoine culturel

Région des Pays de la Loire/Service du Patrimoine

Ville d'Angers - Service Patrimoine Historique, Inventaire

inventaire topographique

Pays de la Loire, Maine-et-Loire

Angers, Centre-ville (quartier), Oisellerie (rue de l') 7

Maison

Type de dossier : individuel

Oeuvre sélectionnée

Date de l'enquête : 1979

Références documentaires

Référence de la même oeuvre dans le domaine MH : PA00108929

Désignation

Dénomination : maison
Partie(s) constituante(s) non étudiée(s) : cour ; boutique

Compléments de localisation

Référence(s) cadastrale(s) : 1840 H2 1342 ; 1980 BT 173 ; 1999 BT 173
Numéro INSEE de la commune : 49007
Aire : Angers intra-muros
Canton : Angers Centre
Milieu d'implantation : en ville

Historique

Commentaire historique : Maison construite dans la 1ère moitié du 16e siècle : une datation des pans de bois de la façade par dendrochronologie effectuée en 1993 la situe vers 1532. Le sous-sol, plus ancien, pourrait remonter au 13e siècle. L'escalier est reconstruit au 17e ou 18e siècle. Au premier étage, la pièce sur rue conserve les traces d'une cheminée de la 1ère moitié du 18e siècle. Le balcon correspond également à un aménagement de cette période. Les figures sculptées de la façade ont été très restaurées vers 1900, notamment celles du premier étage, largement bûchées auparavant : l'homme au poignard pourrait n'être qu'une invention. Le saint Michel ou saint Georges semble plus assuré. L'édifice est entièrement restauré en 1993 sous la direction de Pierre Prunet, architecte des Monuments historiques : de nombreuses pièces de bois furent remplacées et les sculptures du rez-de-chaussée, fileuse et musicien, sont des créations de cette dernière campagne, de même, la reprise des figures du premier étage. Ces travaux ont par ailleurs révélé des traces de polychromie, rouge sur les poteau-corniers et la sablière du rez-de-chaussée, bleu sur les engoulants de ce même niveau.
Datation(s) principale(s) : 13e siècle (?) ; 2e quart 16e siècle ; 17e siècle (?) ; 18e siècle (?)
Datation(s) secondaire(s) : 1ère moitié 18e siècle
Date(s) : 1532
Justification de la datation : daté par source

Description

Commentaire descriptif : Maison à deux corps de logis en profondeur, reliés sur cour par un escalier-galerie en charpente, à cage ouverte, à jour à quatre noyaux et rampe à balustres. Le corps d´habitation sur rue est à deux étages carrés et deux étages de comble : ces derniers s´inscrivent dans des lucarnes monumentales faisant figure de pignon, mais les long pans prennent cependant appui sur des murs gouttereaux, sur rue et sur cour. Le corps postérieur est à trois étages carrés et un étage de comble, sous un toit à longs pans et appentis latéraux reliés par des noues. Les élévations sur rue et sur cour, ainsi qu´une partie de l´élévation latérale droite sont en pan de bois, le reste des murs sont en schiste. Sur la rue, la façade à une travée comprend un rare hourdis en tuffeau, et un décor sculpté. La cave, sous la partie postérieure, présente plusieurs voûtes en berceau plein-cintre.
Matériau(x) de gros-oeuvre et mise en oeuvre : bois ; pan de bois ; tuffeau ; enduit partiel ; essentage d'ardoise ; schiste ; moellon sans chaîne en pierre de taille
Matériau(x) de couverture : ardoise
Vaisseau(x) et étage(s) : sous-sol ; 2 étages carrés ; 2 étages de comble
Type de la couverture : toit à longs pans ; pignon couvert ; appentis ; noue
Emplacement, forme et structure de l'escalier : escalier hors-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour, cage ouverte, en charpente
Technique du décor : sculpture ; peinture ; ferronnerie
Représentation : ange ; homme ; soldat ; musicien ; femme ; colonne ; torsade ; coquille ; engoulant ; ornement architectural ; arabesque
Précision sur la représentation : La façade sur rue porte un riche décor sculpté. Au rez-de-chaussée, sur des bases ornées de fleurs de lys, les poteau-corniers, qui conservaient la trace d'une teinte monochrome rouge et de fleurs de lys bûchées, représentent de gauche à droite, deux figures totalement neuves : une fileuse et un joueur de cornemuse, en pied. Au premier étage, un petit homme accroupi de dos et un ange agenouillé à écu (dont le décor peint a disparu) sont surmontés d´une haute base associant un arc trilobé et coquille Saint-Jacques, et de colonnes torsadées enrichies de rosaces : sur celles-ci prennent place les deux figures principales en pied, inscrites dans des niches à coquille : à gauche, peut-être un saint Michel ou saint Georges terrassant le dragon (soldat en armure, muni d'un bouclier et d'une arme blanche, écrasant une bête) et à droite, un homme (bourgeois ou marchand) en manteau et en position de se poignarder. Des engoulants (crocodiles) peints en bleu flanquent les sablières du rez-de-chaussée et du premier étage. Un décor de torsades ou d´écailles animent les poteaux d´angle et d´huisserie du deuxième étage, dénué de personnages. Des arcs en accolade couronnant les jours supérieurs de la boutique ornent la sablière de la boutique. Des arabesques composent le motif du balcon en fer forgé.
Typologie : Maison marchande des XVe-XVIe siècles : façade en pan de bois, structure savante (type A1a).

Intérêt de l'oeuvre

Intérêt de l'oeuvre : à signaler
Elément(s) remarquable(s) : sous-sol ; élévation ; pan de bois ; escalier
Observations : La datation récente de cette maison permet de mieux apprécier la chronologie des pans de bois de type savant, à décor gothique, qui se prolongent encore en pleine Renaissance et dont Angers ne conserve plus que trois exemples. Le modèle de la maison d'Adam (vers 1491) a eu plus d'influence auprès des charpentiers que l'architecture de pierre contemporaine, influencée par l'Italie. Avec ses voisines (n° 5 et 9), ce logis dessine un ensemble homogène au pied de l'ancien évêché, derniers témoins avec les consoeurs des rues Beaurepaire-Baudrière, de l'habitat marchand des 15e-16e siècles, sur le grand axe ouest-est de la ville médiévale.

Situation juridique

Statut de la propriété : propriété privée
Date(s) et nature de la protection MH : 1962/02/14 : classé MH partiellement
Précisions sur la protection : Façades sur rue et sur cour ; ensemble des couvertures ; escalier sur cour (cad. H2 1342) : classement par arrêté du 14 février 1962.

Vue de situation.

Illustrations

Fig. 1

Vue de situation.

Fig. 2

Plan-masse et de situation. D'après le plan cadastral, 1980, section BT, parcelle 173, éch. 1 : 500, agrandi.

Fig. 3

Plan-masse et de situation. D'après le plan cadastral, 1840, section H2, parcelle 1342, éch. 1 : 1 000.

Fig. 4

Plan schématique des couvertures.

Fig. 5

Plan schématique du 1er étage.

Fig. 6

Plan schématique du sous-sol.

Fig. 7

Coupe schématique d'un encorbellement.

Fig. 8

Maisons 5-7-9 rue de l'Oisellerie : élévations sur rue, lithogr., aquarellée de Shaw, 1850.

Fig. 9

Maisons, 5-7-9 rue de l'Oisellerie : élévations antérieures, photogr., de Dubut, fin 19e siècle.

Fig. 10

Rue de l'Oisellerie, n° 1 à 9, photogr., fin 19e siècle.

Fig. 11

Elévation antérieure (au 2e plan depuis la droite).

Fig. 12

Elévation antérieure, rez-de-chaussée : poteau-cornier gauche : face latérale droite portant des fleurs de lys. Etat pendant les travaux de restauration.

Fig. 13

Elévation antérieure, 1er niveau : sablière de plancher, engoulant de droite.

Fig. 14

Elévation antérieure, 2e niveau; sculpture inférieure gauche.

Fig. 15

Elévation antérieure, 2e niveau : sculpture inférieure droite.

Fig. 16

Elévation antérieure, 2e niveau : sculpture supérieure gauche (moderne).

Fig. 17

Elévation antérieure, 2e niveau; sculpture supérieure droite (moderne).

Fig. 18

Logis antérieur, élévation postérieure.

Fig. 19

Vue d'ensemble de la partie arrière de la couverture du corps antérieur, depuis la maison du 5, rue de l'Oisellerie.

Fig. 20

Détail du pignon gauche du corps antérieur (versant postérieur, départ)

Fig. 21

A l'extrême-gauche : fragment du versant gauche du pignon du corps arrière ; au centre, l'escalier-galerie ; à droite, la partie supérieure de la lucarne monumentale postérieure du corps de logis sur rue.

Fig. 22

Escalier-galerie, dernière révolution (4e révolution et dernière galerie droite).

Fig. 23

Escalier-galerie, 3e et 4e révolutions.

Fig. 24

Escalier-galerie, 3e révolution.

Fig. 25

Escalier-galerie, dernière révolution, vue depuis la galerie droite du 2e niveau de comble. Logis postérieur en fond, à droite.

Fig. 26

Logis postérieur, élévation postérieure.

Fig. 27

Logis postérieur, élévation latérale droite.

Fig. 28

Corps antérieur, pièce du 1er étage : mur latéral droit et angle antérieur droit. Etat pendant les travaux de restauration.

Fig. 29

Corps antérieur, pièce du 1er étage : angle postérieur gauche. Etat pendant les travaux de restauration.

Fig. 30

Logis antérieur, 1er étage, pièce antérieure, mur gauche : cheminée.

Fig. 31

Corps postérieur, pièce du 1er étage : mur postérieur et latéral droit. Etat pendant les travaux de restauration.

Fig. 32

Corps antérieur, 2e niveau de comble : vue longitudinale de la charpente depuis l'angle postérieur droit. Au fond : partie supérieure de la lucarne en cours de restauration.