Inventaire général du patrimoine culturel
Région des Pays de la Loire/Service du Patrimoine
Ville d'Angers - Service Patrimoine Historique, Inventaire
inventaire topographique

Pays de la Loire, Maine-et-Loire

Angers, Centre-ville (quartier), Résistance et de la Déportation (boulevard de la) 22 ; David-d'Angers (rue)

Hôtel de Lantivy, puis de Chemellier

Type de dossier : individuel Oeuvre sélectionnée Date de l'enquête : 1982

Désignation

Dénomination : hôtel
Appellation et titre : hôtel de Lantivy, puis de Chemellier
Partie(s) constituante(s) non étudiée(s) : cour

Compléments de localisation

Référence(s) cadastrale(s) : 1840 H2 744 ; 1980 BV 165 ; 1999 BV 316
Numéro INSEE de la commune : 49007
Aire : Angers intra-muros
Canton : Angers Centre
Milieu d'implantation : en ville

Historique

Commentaire historique : Demeure construite par l'architecte Michel Bardoul de la Bigotière, pour Louis-André de Lantivy, seigneur de Bonchamp, à la fin des années 1770 : le sculpteur Pierre-Louis David y travaille peu avant 1780 (d'après travaux historiques). Par un acte de 1785, le maître d'ouvrage obtient du corps de ville la permission de rabaisser le mur de fortification qui longe la cour antérieure alors orientée sur la rue de l'hôpital (actuelle rue David-d'Angers). L'escalier est d'origine. L'hôtel conserve encore, dans ce qui étaient les chambres, trois cheminées ornées de peintures (étudiées), des lambris de hauteur et des niches dans les anciens salon et salle à manger (étudiés) ; ces éléments de sculpture sont attribuables à Pierre-Louis David, à l'instar des ornements décoratifs extérieurs. Après la démolition des remparts décidée en 1808, la cour est étendue en direction du nouveau boulevard et l´entrée principale, réorientée. Acquis des héritiers Lantivy en 1835 par Jean-Guy Petit, vicomte de Chemellier, d'où sa seconde appellation, l'hôtel est remanié extérieurement : à la demande de la municipalité, les communs latéraux sont détruits pour l'aménagement d'une cour d'honneur devant l'hôtel de ville limitrophe et reconstruits en hémicycle autour de la cour d´entrée, agrandie, de l'hôtel. L'entrée du corps de logis est également transformée : la terrasse et le perron à deux volées qui menaient de la cour au bel étage, mentionnés dans des états des lieux de 1811 et 1834, laissent place à un porche à colonnes jumelées portant un balcon. Plus tard dans le 19e siècle, les parties sur la voie publique des communs sont surélevées d'un niveau, dans le cadre de l'aménagement d'un café sur le boulevard et d'une galerie couverte sur la rue David ; les balcons continus en fonte qui encadrent le porche-balcon d'entrée semblent également dater de cette campagne de travaux. Acquis par la Ville en 1899, l´édifice connaît plusieurs affectations le modifiant considérablement : le logis est amputé de sa partie postérieure droite abritant principalement les pièces domestiques et l'escalier de service, les pièces - dont le salon et la salle à manger - sont subdivisées en bureaux, et la cour est couverte d'une verrière en 1904 pour la création d'une salle d'exposition concédée à la Société des Amis des Arts, connue depuis comme la salle Chemellier. Vers 1934, les élévations sont restaurées et simplifiées, ainsi les lucarnes de la façade antérieure modifiées ou détruites, les parties sculptées revenant au sculpteur Jean Voisine. En très médiocre état après la Seconde Guerre mondiale, la salle Chemellier est rénovée dans les années 1950, et par voie de conséquence l'hôtel de Lantivy lui-même : les balcons de pierre et de fonte qui bordaient le premier étage de l'élévation antérieure de l'hôtel, formant le fond de la salle, sont supprimés, tandis que ses élévations extérieures sont drastiquement ravalées. Des travaux interviennent encore au début des années 1990 : un enduit masque l'appareillage en tuffeau de l'élévation sur la rue David-d'Angers et une nouvelle modernisation de la salle Chemellier est effectuée, faisant provisoirement réapparaître les élévations passablement altérées de l'hôtel et de la salle, qui purent être photographiées.
Datation(s) principale(s) : 4e quart 18e siècle ; 1ère moitié 19e siècle ; limite 19e siècle 20e siècle
Justification de la datation : daté par travaux historiques ; daté par source
Auteur(s) : Bardoul de la Bigotière Michel (architecte) ; David Pierre-Louis (sculpteur)
Justification de l'attribution : attribution par travaux historiques
Personne(s) liée(s) à l'histoire de l'oeuvre : Lantivy Louis-André de (commanditaire)

Description

Commentaire descriptif : Edifice de plan massé à cour antérieure dont l´accès initial se faisait latéralement par la rue David-d´Angers, la parcelle butant au 18e siècle contre le mur de ville. Les communs, disparus, étaient positionnés sur le côté de la cour, face à l´entrée, pour les mêmes raisons. Au 19e siècle, l´entrée de la cour se fait sur le boulevard, dans l´axe du logis, avec l´aménagement de communs de part et d´autre. L´hôtel est une construction à gros-oeuvre en schiste, parementée de tuffeau sur ses deux belles élévations à travées portant décor, sur cour et sur la rue David-d´Angers (depuis enduite), à l´exception du rez-de-chaussée peu élevé formant soubassement. La façade sur la cour est ordonnancée par le jeu des frontons et lucarnes - et autrefois par le balcon. L´édifice est à deux étages carrés sur un rez-de-chaussée essentiellement de service, et des combles à surcroît sous des couvertures à longs pans, croupes et noues, qui s´articulent autour d´une petite cour arrière faisant puits de lumière. L´escalier est dans-oeuvre, traversant, à jour suspendu, mur d´échiffre en pierre puis limon bois avec rampe en fer forgé. La cour antérieure est désormais couverte d´une verrière, et les constructions à deux niveaux qui l´entourent sont en terrasse.
Matériau(x) de gros-oeuvre et mise en oeuvre : schiste ; moellon ; tuffeau ; moyen appareil ; appareil mixte
Matériau(x) de couverture : ardoise ; verre en couverture ; matériau synthétique en couverture
Parti de plan : plan massé
Vaisseau(x) et étage(s) : sous-sol ; 2 étages carrés ; comble à surcroît
Type et nature du couvrement : voûte en berceau
Parti d'élévation extérieure : élévation ordonnancée
Type de la couverture : toit à longs pans ; croupe ; pignon découvert ; noue ; verrière ; terrasse
Emplacement, forme et structure de l'escalier : escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour, en maçonnerie, en charpente, suspendu
Technique du décor : peinture (étudiée dans la base Palissy) ; sculpture ; sculpture (étudiée dans la base Palissy) ; ferronnerie ; fonderie
Représentation : colonne, ordre dorique ; pilastre, ordre colossal, ordre ionique, feuillage, chêne, laurier, guirlande, palmette ; volute ; rosace
Précision sur la représentation : Le porche faisant balcon au bel étage était constitué de colonnes jumelées doriques. Les élévations sur rue et sur cour présentent aux angles des pilastres colossaux ioniques. Les écoinçons des fenêtres en plein-cintre du bel étage et les allèges des fenêtres sur rue du deuxième étage sont ornés de branches de laurier et de chêne, de guirlandes chargées de fruits ; les clés des fenêtres du bel étages sont constituées d'une volute avec palmette. Les ferronneries du balcon continu sur la rue David d'Angers et de la rampe d'escalier sont à motif de volutes, ainsi que de grandes palmettes pour le balcon. Le balcon en fonte de l'élévation sur cour était formé de postes et de rosaces feuillagées.
Typologie : Hôtel à cour antérieure (type A).
Etat de conservation : restauré

Intérêt de l'oeuvre

Intérêt de l'oeuvre : à signaler
Elément(s) remarquable(s) : élévation ; balcon ; lambris ; cheminée
Observations : L´hôtel de Lantivy est l´un des principaux hôtels angevins construits dans les dernières années de l´Ancien Régime, par l´architecte angevin Michel Bardoul de la Bigotière. Cet artiste de renom - tout comme Jean Delespine à la Renaissance - a laissé une production privée de qualité, largement subsistante. La participation du plus réputé des sculpteurs de l´époque, Pierre-Louis David (père du célèbre statuaire) contribue encore à l´intérêt de la demeure : les lambris de hauteur du salon sont les plus remarquables parmi ceux encore en place à Angers. Par son plan massé et la distribution qui en découle, cet édifice annonce l´architecture du 19e siècle.

Situation juridique

Statut de la propriété : propriété publique

Vue de situation.


Illustrations

Fig. 1
Vue de situation.
Fig. 2
Plan-masse et de situation. D'après le plan cadastral, 1971, éd. 1980, section BV, parcelle 165, éch. 1 : 500, réduit.
Fig. 3
Plan-masse et de situation. D'après le plan cadastral, 1840, section H2, BV, parcelle 744, éch. 1 : 1 000. Agrandi.
Fig. 4
Plan-masse légendé d'après un plan parcellaire du 4e quart du 18e s. (AD Maine-et-Loire : E 4362, n° 7)
Fig. 5
Plan schématique de couverture.
Fig. 6
Détail du plan de Lenoir, 1819, pour l'aménagement de l'hôtel de ville. Plan général au sol.
Fig. 7
Plan du rez-de-chaussée, par A. Aïvas, [v. 1896].
Fig. 8
Plan du 1er étage, par A. Aïvas, [v. 1896].
Fig. 9
Plan du 2e étage, par A. Aïvas, [v. 1896].
Fig. 10
Plan du rez-de-chaussée, après 1904.
Fig. 11
Elévation sur la rue David-d'Angers, gravure, par R. Jusserand, 1911.
Fig. 12
Façade sur cour, photogr., vers 1900.
Fig. 13
Façade sur cour, photogr., vers 1930.
Fig. 14
Façade sur rue.
Fig. 15
Façade sur rue, travées gauches : étages.
Fig. 16
Logis : élévation principale, sur la cour antérieure.
Fig. 17
Elévation antérieure de l'hôtel, travée centrale : partie supérieure de la fenêtre du 1er étage et partie inférieure de la fenêtre du 2e étage.
Fig. 18
Elévation antérieure de l'hôtel, 1er étage : partie supérieure de la fenêtre de gauche.
Fig. 19
Elévation antérieure de l'hôtel, partie droite : consoles soutenant l'ancien balcon du 1er étage.
Fig. 20
Corps de bâtiments encadrant la cour antérieure : vue d'ensemble du corps antérieur avec au centre le passage couvert.
Fig. 21
Corps de bâtiments encadrant la cour antérieure, partie surmontant le passage couvert, 1er étage : partie supérieure de la fenêtre et corniche.
Fig. 22
Partie antérieure des corps de bâtiments encadrant la cour, pan antérieur droit, 1er étage : angle supérieur droit de la fenêtre, partie supérieure de pilastre et corniche.
Fig. 23
Corps de bâtiments encadrant la cour antérieure : vue d'ensemble du corps latéral gauche.
Fig. 24
Elévation sur la cour de l'hôtel de ville.
Fig. 25
Escalier, première volée.

Voir

Angers, Présentation de l'aire d'étude Angers intra-muros
Angers, Centre-ville (quartier), Demeures du centre historique (intra-muros)
Angers, Centre-ville (quartier), L'habitat communal

Région des Pays de la Loire - Service du Patrimoine / Ville d'Angers - Service Patrimoine Historique, Inventaire. Chercheur(s) : Letellier-d'Espinose Dominique ; Biguet Olivier. (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général ; (c) Ville d'Angers. Renseignements : Centre de ressources, 1 rue de la Loire, 44966 Nantes cedex 9, tél. 02 28 20 54 70 - courriel : doc.patrimoine@paysdelaloire.fr - Document produit par Renabl6 : (c) Pierrick Brihaye (Région Bretagne) / Yves Godde (Ville de Lyon)