Inventaire général du patrimoine culturel
Région des Pays de la Loire/Service du Patrimoine
Ville d'Angers - Service Patrimoine Historique, Inventaire
inventaire topographique

Pays de la Loire, Maine-et-Loire

Angers, Centre-ville (quartier), Monfroux (rue de) 8 à 10

Hôtel de Monfrou

Type de dossier : individuel Oeuvre sélectionnée Date de l'enquête : 1979

Désignation

Dénomination : hôtel
Appellation et titre : hôtel de Monfrou
Partie(s) constituante(s) non étudiée(s) : cour ; jardin ; communs ; buanderie

Compléments de localisation

Référence(s) cadastrale(s) : 1840 G 608 à 610, 627, 628 ; 1980 AO 22, 23, 25, 392, 393, 395 ; 1999 AO 25, 395
Numéro INSEE de la commune : 49007
Aire : Angers intra-muros
Canton : Angers Nord
Milieu d'implantation : en ville

Historique

Commentaire historique : Cet édifice conserve, de la 2e moitié du 16e siècle, probablement le corps de logis principal (d´après les charpentes), le petit corps de maison en retour d´équerre sur rue et la tour d´escalier de liaison. Il appartient dans le premier tiers du 17e siècle à Anne Pierres, sieur de Bellefontaine, gouverneur de la ville et du château de Châteaubriant, qui le vend en 1638 à Louis de Thiélin, sieur de Monfrou ; la demeure reste dans cette dernière famille pendant tout le 17e siècle et porte encore ce nom sur le nouveau plan de la ville dressé en 1736 (plan Simon dit des échevins), qui consacre dès lors cette appellation. Pourtant dès le début du 18e siècle, l'hôtel de Monfrou appartenait à Charles-André de Maillé, sieur de Gilbourg. Lors du recensement des maisons et habitants d'Angers établi vers 1769, la demeure est aux héritiers de Mme de Gentian. Auteur de nombreux traités, Claude-François du Verdier, sieur de la Sorinière, compte aussi parmi ses habitants.

Une déclaration du sieur de Monfrou à l'abbaye du Ronceray en 1658 fait état d'une maison de nouveau édifiée. Cependant, durant la 1ère moitié du 18e siècle, l'édifice est fortement remanié : fenêtres et lucarnes du corps principal sont reprises, ainsi que la couverture (une rupture de pente s'observe aux deux-tiers du corps de bâtiment, qui se termine par une croupe à l'ouest). De cette époque datent également l´escalier principal créé à l´extrémité droite (orientale) du corps principal et les hottes de deux cheminées. Le vaste portail de la cour d´entrée est plus tardif, dans le 4e quart du 18e siècle. Dans la 1ère moitié du 19e siècle, l'édifice, divisé en deux propriétés, fait à nouveau l'objet de profondes transformations dans sa partie orientale : une composition monumentale de façade sur cour est aménagée par le rhabillage de l'aile de la cuisine côté rue et la création d'un pavillon en symétrie côté jardin (ou la forte reprise d'une partie ancienne ?), le tout unifié par un étage-attique. Par ailleurs, la pièce adjacente à l'escalier principal est ornée d'une niche destinée à un poêle. Dans la partie ouest, l'escalier primitif est reconstruit dans la tour originelle, probablement dans la 2e moitié du 19e siècle. Quand l'édifice est réunifié dans le courant du 20e siècle, une grande pièce est créée en rez-de-chaussée, avec suppression du mur de séparation et installation de deux étais pour soutenir le plafond. Dans les années 1980, le corps en pavillon sur jardin est ravalé, avec recouvrement du tuffeau au premier étage par un enduit.
Datation(s) principale(s) : 2e moitié 16e siècle ; 1ère moitié 18e siècle ; 1ère moitié 19e siècle
Datation(s) secondaire(s) : 4e quart 18e siècle ; 2e moitié 19e siècle

Description

Commentaire descriptif : Edifice complexe lié à l´adjonction successive de corps de bâtiments : un long corps principal en retrait de la rue, cantonné à l´est de deux ailes quasi-symétrique dessinant sur la cour d´entrée un plan en U. Un petit corps de maison en remploi (abritant la buanderie ou souillarde) s´insère dans l´équerre formée par le corps principal et l´aile sur rue de la partie en U. Les élévations du corps principal et de la petite maison en remploi sont à un étage carré et étage de comble, la partie en U est à un étage carré et étage-attique. Le gros-oeuvre est en schiste enduit, sauf l´aile de la partie en U côté jardin qui présentait un étage carré en tuffeau (avant ravalement) et l´ensemble de l´étage-attique, également en tuffeau. Les couvertures sont à longs pans, pignons et croupes ; la partie centrale de la partie en U est en appentis, l´aile côté jardin est en pavillon. L´escalier principal est dans-oeuvre, au centre de la partie orientale en U, à mur-noyau en maçonnerie. Reconstruit dans la tour hors-oeuvre, à l´angle du corps principal et de la petite maison, l´escalier secondaire est un ouvrage en charpente, suspendu, à limon bois et balustres. Le portail de la cour d´entrée présente un plan légèrement concave (facilitant les manoeuvres du cocher dans la rue étroite) avec deux portes piétonnes (murées) en symétrie de la porte cochère.
Matériau(x) de gros-oeuvre et mise en oeuvre : schiste ; moellon sans chaîne en pierre de taille ; moellon ; enduit ; tuffeau ; moyen appareil ; appareil mixte
Matériau(x) de couverture : ardoise
Parti de plan : plan régulier en U
Vaisseau(x) et étage(s) : sous-sol ; 2 étages carrés ; étage de comble
Parti d'élévation extérieure : élévation à travées
Type de la couverture : toit à longs pans ; toit en pavillon ; pignon couvert ; croupe ; noue
Emplacement, forme et structure de l'escalier : escalier hors-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour, en charpente ; escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour, en maçonnerie
Technique du décor : sculpture
Représentation : pilastre, feuillage
Précision sur la représentation : Le mur oriental du salon de droite présente une grande niche d'encadrement de poêle, cantonnée de pilastres portant un entablement à frise de pampres.
Typologie : Hôtel à cour antérieure (type A).

Intérêt de l'oeuvre

Elément(s) remarquable(s) : portail
Observations : Cet édifice composite constitue un bon exemple des augmentations et remaniements que peut subir un édifice, au gré des modes de vie et de l´évolution du goût, au point que le parti initial de la construction reste assez obscur : à l´hôtel de Monfrou, une recomposition néo-classique du 19e siècle se substitue ainsi à un édifice de la Renaissance avec, entre-temps, de notables aménagements du 18e siècle. Parmi ceux-ci, à signaler la belle composition du portail de la cour d´entrée.

Situation juridique

Statut de la propriété : propriété privée

Vue de situation.


Illustrations

Fig. 1
Vue de situation.
Fig. 2
Plan-masse et de situation. D'après le plan cadastral, 1970, éd. 1988, section AO, parcelles 22, 23, 392, 393, 395, éch. 1 : 1 000, agrandi.
Fig. 3
Plan-masse et de situation. D'après le plan cadastral, 1840, section G, parcelles 608 à 610, 627 à 628, éch. 1 : 1 000.
Fig. 4
Plan schématique de couverture.
Fig. 5
Plan schématique du rez-de-chaussée.
Fig. 6
Restitution hypothétique du logis 16e siècle. Plan schématique du rez-de-chaussée.
Fig. 7
Façades sur rue, en axe ouest-est.
Fig. 8
Façade sur rue d'ouest en est.
Fig. 9
Façades sur rue, en axe est-ouest.
Fig. 10
Façade latérale droite (est).
Fig. 11
Elévation sur la cour principale : élévation interne de l'aile gauche et corps principal.
Fig. 12
Façade latérale droite, pavillon 19e s.
Fig. 13
Façade postérieure, pavillon 19e s.
Fig. 14
Corps principaux : élévation postérieure, sur le jardin. A gauche, face postérieure de l'aile droite sur la cour principale.
Fig. 15
Façade sur jardin (nord).
Fig. 16
Escalier principal, dans oeuvre : première volée, depuis le vestibule.
Fig. 17
Escalier principal, dans oeuvre, palier du 1er étage : base du mur noyau.
Fig. 18
Tourelle, rez-de-chaussée, mur nord (liaison avec le logis).
Fig. 19
Tourelle, cage d'escalier vue du 1er palier, baies sur façades gauche et antérieure.
Fig. 20
Corps d'escalier, 1er palier, face antérieure

Image non disponible

Fig. 21
Rez-de-chaussée, salons en axe est-ouest.

Image non disponible

Fig. 22
Rez-de-chaussée, salon ouest, mur ouest.

Image non disponible

Fig. 23
Salon est, mur est.
Fig. 24
Corps de logis secondaire, sur rue : salle du rez-de-chaussée, mur postérieur : cheminée.
Fig. 25
Etage, pièce ouest, mur ouest.
Fig. 26
Etage de comble, porte est.
Fig. 27
Comble, angle nord-ouest.
Fig. 28
Escalier principal (est), détail limon.

Voir

Angers, Présentation de l'aire d'étude Angers intra-muros
Angers, Centre-ville (quartier), Demeures du centre historique (intra-muros)
Angers, Centre-ville (quartier), L'habitat communal

Région des Pays de la Loire - Service du Patrimoine / Ville d'Angers - Service Patrimoine Historique, Inventaire. Chercheur(s) : Letellier-d'Espinose Dominique ; Biguet Olivier. (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général ; (c) Ville d'Angers. Renseignements : Centre de ressources, 1 rue de la Loire, 44966 Nantes cedex 9, tél. 02 28 20 54 70 - courriel : doc.patrimoine@paysdelaloire.fr - Document produit par Renabl6 : (c) Pierrick Brihaye (Région Bretagne) / Yves Godde (Ville de Lyon)