Inventaire général du patrimoine culturel

Région des Pays de la Loire/Service du Patrimoine

Ville d'Angers - Service Patrimoine Historique, Inventaire

inventaire topographique

Pays de la Loire, Maine-et-Loire

Angers, Centre-ville (quartier), Hommeau (rue de l') 1

Hôtel Marcouault, puis Du Guesclin

Type de dossier : individuel

Oeuvre sélectionnée

Date de l'enquête : 1979

Références documentaires

Référence de la même oeuvre dans le domaine MH : PA00108888

Désignation

Dénomination : hôtel
Appellation et titre : hôtel Marcouault, puis Du Guesclin
Partie(s) constituante(s) non étudiée(s) : cour ; communs ; puits

Compléments de localisation

Référence(s) cadastrale(s) : 1840 G 487 ; 1980 AO 209 ; 1999 AO 458
Numéro INSEE de la commune : 49007
Aire : Angers intra-muros
Canton : Angers Nord
Milieu d'implantation : en ville

Historique

Commentaire historique : L'édifice est construit au milieu du 16e siècle en deux campagnes très rapprochées qui ont pû être datées par des études dendrochronologiques de la charpente : la partie ouest du grand corps de logis, à l'angle de la place de la Paix et de la rue de l'Hommeau, est élevée en 1548, tandis que sa partie orientale ainsi que le haut pavillon (celui-ci daté sur deux cartouches) sont édifiés en 1554. Cette dernière date est par ailleurs portée sur deux cartouches sculptés du pavillon, l'un sur la corniche côté rue de l'Hommeau, l'autre sur la poutre-maîtresse de la pièce du rez-de-chaussée. Des chaînages, au centre du grand corps de logis, tant côté cour que côté place de la Paix, confirment cette édification en deux phases.

C'est précisément en 1554 que la propriété fait l'objet d'une vente par Pierre Audouin, chapelain de l'église de la Trinité, au profit de Mathurin Marcouault, prêtre portant le titre de maître principal régent au collège d'Anjou en l'université d'Angers. De ce fait, la première campagne de construction serait effectuée du temps du chapelain, tandis que la seconde campagne, plus monumentale avec rhabillage probable de la partie initiale, reviendrait au régent du collège d'Anjou.

Intérieurement, plusieurs éléments remontent au milieu du 16e siècle, l'escalier en vis, une cheminée, une grande salle voûtée, les plafonds sculptés du pavillon, une porte avec son chambranle en bois.

Des remaniements interviennent dans la 2e moitié du 17e siècle, surhaussement du plafond du premier étage dans la partie orientale du grand corps de logis, installation de nouvelles cheminées, création d'un escalier extérieur dans un petit corps à cage ouverte formant logette à l'étage.

L'appellation actuelle d'hôtel Du Guesclin est liée à son acquisition par héritage au début du 18e siècle par le mousquetaire René-Olivier Du Guesclin, membre de la célèbre famille bretonne (l'hôtel reste dans cette famille jusqu'à la Révolution). Dans le 4e quart de ce siècle, un salon est aménagé au rez-de-chaussée du corps principal, dont témoigne la cheminée avec peinture (étudiée).

Les communs en fond de parcelle sont remaniés et agrandis dans la 2e moitié du 19e siècle ; ils ont été considérablement réduits dans les années 1980. Dans le courant du 20e siècle, l'hôtel a subi quelques percements et simplifications de fenêtres et de lucarnes.
Datation(s) principale(s) : milieu 16e siècle
Datation(s) secondaire(s) : 4e quart 17e siècle ; 1ère moitié 18e siècle ; 4e quart 18e siècle
Date(s) : 1554
Justification de la datation : porte la date
Personne(s) liée(s) à l'histoire de l'oeuvre : Marcouault Mathurin (commanditaire)

Description

Commentaire descriptif : Hôtel constitué d´un grand corps de logis et d´un pavillon en retour, à l´angle d´une rue et d´une place, les élévations antérieures tournées vers la cour accessible par un portail adjacent au pavillon, sur la rue. Le gros-oeuvre est en schiste, à un étage carré et comble à surcroît. Les élévations sont à travées et côté place de la Paix avec un rythme alterné de baies et demi-baies. Les couvertures du grand corps de logis sont à longs pans et pignons découverts, le corps en retour massé est couvert d´une toiture très aiguë en pavillon. L´escalier principal est dans-oeuvre, une vis à noyau carré en tuffeau. Un escalier secondaire, hors-oeuvre, est accolé contre l´extrémité du corps de logis, une vis également en tuffeau dans une cage ouverte. Une pièce voûtée d´un berceau segmentaire en tuffeau occupe la partie droite du rez-de-chaussée du grand corps de logis.
Matériau(x) de gros-oeuvre et mise en oeuvre : schiste ; moellon ; enduit partiel ; tuffeau ; moyen appareil
Matériau(x) de couverture : ardoise
Parti de plan : plan régulier en L
Vaisseau(x) et étage(s) : 1 étage carré ; comble à surcroît
Parti d'élévation extérieure : élévation à travées
Type de la couverture : toit à longs pans ; pignon découvert ; toit en pavillon ; noue ; appentis
Emplacement, forme et structure de l'escalier : escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour, escalier en vis sans jour, en maçonnerie ; escalier hors-oeuvre : escalier en vis sans jour, cage ouverte, en maçonnerie
Technique du décor : peinture (étudiée dans la base Palissy) ; sculpture ; sculpture (étudiée dans la base Palissy) ; menuiserie ; menuiserie (étudiée dans la base Palissy)
Représentation : cuir découpé, masque, humain fabuleux, volute, chute ; rinceau ; pilastre, fronton, ornement géométrique
Précision sur la représentation : Les fenêtres d'étage du pavillon présentent, côté rue (très dégradé) et côté cour, un décor sculpté constitué de grands cuirs découpés formant allège, des masques d'humains fabuleux et des volutes ornées de chutes de fruits ponctuant les angles des ouvertures. La corniche du même pavillon est agrémentée côté rue d'une frise de rinceaux, elle aussi fortement altérée. Dans la salle du rez-de-chaussée à l'angle de la rue et de la place, est conservée - mais plus à sa place d'origine - une porte dont le chambranle est formé de pilastres cannelés qui soutiennent un fronton triangulaire ; le vantail est à panneaux géométriques.
Typologie : Hôtel à cour antérieure (type A).
Etat de conservation : restauré

Intérêt de l'oeuvre

Intérêt de l'oeuvre : à signaler
Elément(s) remarquable(s) : élévation ; cheminée
Observations : Cet hôtel appartient à une famille architecturale de la Seconde Renaissance très typée et homogène, par la conception générale (corps de logis et pavillon), par la sobriété des élévations reposant essentiellement sur la modénature des ouvertures, des bandeaux et corniches. En revanche, la décoration sculptée des fenêtres et corniches du pavillon, dans le style maniériste, est une particularité originale. Précisément daté, cet édifice constitue de plus un repère précieux pour les débuts de la Renaissance classique en Anjou. A cette époque, les notables préféraient s'établir dans le riche quartier administratif de la place des Halles (Louis-Imbach), d'où l'intérêt de cet hôtel qui bordait l'ancien cimetière des pauvres (place de la Paix) dans le quartier populaire de la Doutre.

Situation juridique

Statut de la propriété : propriété privée
Date(s) et nature de la protection MH : 1965/06/09 : inscrit MH
Précisions sur la protection : Hôtel Du Guesclin (cad. 1980 AO 209) : inscription par arrêté du 9 juin 1965. Pas de précision sur les parties protégées : probablement les façades sur rue et toitures correspondantes.

Vue de situation.

Illustrations

Fig. 1

Vue de situation.

Fig. 2

Plan-masse et de situation. D'après le plan cadastral, 1970, éd. 1988, section AO, parcelle 209, éch. 1 : 1 000, agrandi.

Fig. 3

Plan-masse et de situation. D'après le plan cadastral, 1840, section G, parcelle 487, éch. 1 : 1 000.

Fig. 4

Plan schématique de couverture.

Fig. 5

Plan schématique du rez-de chaussée.

Fig. 6

Plan de situation, plan de la propriété et des niveaux, coupes longitudinale et transversales, élévations de toutes les façades, par F. Jeanneau, 1997.

Fig. 7

Plan au sol de la propriété. Détail d'un document général comprenant l'ensemble des plans, coupes et élévations de l'hôtel, par F. Jeanneau, 1997.

Fig. 8

Plan du 1er étage. Détail d'un document général comprenant l'ensemble des plans, coupes et élévations de l'hôtel, par F. Jeanneau, 1997.

Fig. 9

Plan des combles. Détail d'un document général comprenant l'ensemble des plans, coupes et élévations de l'hôtel, par F. Jeanneau, 1997.

Fig. 10

Plan de situation. Elévations du mur-pignon du corps de logis, du pavillon et du portail sur la rue de l'Hommeau. Détail d'un document général comprenant l'ensemble des plans, coupes et élévations de l'hôtel, par F. Jeanneau, 1997.

Fig. 11

Elévation postérieure du corps de logis sur la place de la Paix. Détail d'un document général comprenant l'ensemble des plans, coupes et élévations de l'hôtel, par F. Jeanneau, 1997.

Fig. 12

Elévation antérieure sur la cour-jardin. Détail d'un document général comprenant l'ensemble des plans, coupes et élévations de l'hôtel, par F. Jeanneau, 1997.

Fig. 13

Coupe longitudinale du corps de logis. Détail d'un document général comprenant l'ensemble des plans, coupes et élévations de l'hôtel, par F. Jeanneau, 1997.

Fig. 14

Elévation sur cour du pavillon et coupe transversale du corps Elévation sur cour du pavillon, coupes transversales du logis et élévation de l'escalier hors-oeuvre secondaire. Détail d'un document d´ensemble, par F. Jeanneau, 1997.

Fig. 15

Coupe transversale du pavillon, coupe longitudinale du pavillon et coupe transversale du corps de logis à hauteur du pavillon. Détail d'un document général comprenant l'ensemble des plans, coupes et élévations de l'hôtel, par F. Jeanneau, 1997.

Fig. 16

Logis, corps principal et pavillon : vue d'ensemble à l'angle de la place et de la rue, inscrite dans un cadre (baie sculptée du pavillon), lithogr., par E. Morel, 1872.

Fig. 17

Logis, pavillon : épis de faîtage, dessin, par U. Joyau, 1872.

Fig. 18

Logis, corps principal et pavillon : vue d'ensemble prise du nord-ouest à l'angle de la place de la Paix et de la rue de l'Hommeau, photogr., 4e quart 19e siècle.

Fig. 19

Logis, corps principal et pavillon : vue partielle prise du nord-ouest à l'angle de la place de la Paix et de la rue de l'Hommeau, photogr., 4e quart 19e siècle.

Fig. 20

Vue d'ensemble sur la rue de l'Hommeau, depuis le sud, avec au 1er plan la porte cochère transformée en devanture de boutique, photogr., fin 19e siècle- début 20e siècle.

Fig. 21

Corps d'entrée et pavillon du logis : façade sur cour depuis l'est, photogr., [v. 1893].

Fig. 22

Façades sur la place (à gauche) et la rue (à droite) : vue d'ensemble.

Fig. 23

Façades sur la place (à gauche) et la rue (à droite) : vue d'ensemble.

Fig. 24

Logis, corps principal, façade sur la place, 1er étage : baie extrême gauche, vue d'ensemble.

Fig. 25

Vue de situation surélevée, depuis le nord-ouest.

Fig. 26

Logis, corps principal, façade sur la place, 1er étage : demi-baie médiane gauche, vue d'ensemble.

Fig. 27

Logis, corps principal, façade sur la place, 1er étage : baie centrale, vue d'ensemble.

Fig. 28

Logis, corps principal, façade sur la place, 1er étage : demi-baie médiane droite, vue d'ensemble.

Fig. 29

Logis, corps principal, façade sur la place, 1er étage : baie extrême droite, vue d'ensemble.

Fig. 30

Logis, corps principal, façade sur la place : lucarne gauche, vue d'ensemble.

Fig. 31

Logis, corps principal, façade sur la place : lucarne centrale, vue d'ensemble.

Fig. 32

Logis, corps principal, façade sur la place : lucarne droite, vue d'ensemble.

Fig. 33

Logis, pavillon, façade sur rue : baie murée au rez-de chaussée, dans l'axe de la baie du 1er étage.

Fig. 34

Logis, corps principal et pavillon : élévations sur la rue de l'Hommeau marquées par une reprise de maçonnerie lors de l'adjonction du second.

Fig. 35

Logis, pavillon, fenêtre sur rue du 1er étage : vue d'ensemble.

Fig. 36

Logis, pavillon, fenêtre sur rue du 1er étage : partie supérieure droite du chambranle.

Fig. 37

Corps d'entrée : élévation sur la rue.

Fig. 38

Logis, pavillon,corniche côté rue : vestiges du décor sculpté.

Fig. 39

Angle sud-ouest de la cour : vue d'ensemble, depuis les combles du logis.

Fig. 40

Corps d'entrée : élévation postérieure, sur la cour.

Fig. 41

Logis, pavillon, corps principal et communs : vue d'ensemble sur la cour, depuis le sud-est.

Fig. 42

Logis, façades sur cour : angle du pavillon et corps principal.

Fig. 43

Logis, corps principal, escalier secondaire hors-oeuvre et communs : vue d'ensemble sur la cour, depuis le corps d'entrée.

Fig. 44

Logis, corps principal : façade sur cour, partie droite, avec l'escalier secondaire hors oeuvre et les communs.

Fig. 45

Logis, pavillon, façade sur cour : fenêtre du rez-de-chaussée transformée en porte : vue d'ensemble. Accolé à gauche, le puits.

Fig. 46

Logis, pavillon, élévation sur cour : baie du premier étage.

Fig. 47

Logis, pavillon, fenêtre sur cour du 1er étage : partie inférieure gauche du chambranle.

Fig. 48

Logis, pavillon, fenêtre sur cour du 1er étage : allège, cartouche sculpté.

Fig. 49

Logis, pavillon, fenêtre sur cour du 1er étage : partie inférieure droite du chambranle.

Fig. 50

Logis, pavillon, fenêtre sur cour du 1er étage, jambage gauche : trace de traverse.

Fig. 51

Logis, pavillon, fenêtre sur cour du 1er étage : partie supérieure gauche du chambranle.

Fig. 52

Logis, pavillon, fenêtre sur cour du 1er étage, jambage droit : trace de traverse.

Fig. 53

Logis, pavillon, fenêtre sur cour du 1er étage : partie supérieure droite du chambranle.

Fig. 54

Logis, corps principal, façade sur cour : travée de l'escalier. Remploi d'une baie (?) sous la fenêtre du 1er étage.

Fig. 55

Logis, corps principal, façade sur cour, rez-de-chaussée : porte-fenêtre, vue d'ensemble.

Fig. 56

Logis, corps principal, élévation sur cour : ancien chaînage d'angle du logis avant son extension vers est.

Fig. 57

Logis, corps principal, élévation sur cour; 1er niveau : reprise d'appareil.

Fig. 58

Logis, corps principal, façade sur cour, rez-de-chaussée : demi-baie médiane, vue d'ensemble.

Fig. 59

Logis, corps principal : façade sur cour, porte droite.

Fig. 60

Logis, corps principal, façade sur cour : demi-baie droite du rez-de-chaussée, vue d'ensemble.

Fig. 61

Logis, corps principal, façade sur cour : vestiges de la baie extrême droite (est) du 1er étage, transformée en porte. Détail sur la crossette inférieure droite du chambranle.

Fig. 62

Corps d'escalier secondaire entre logis et communs : élévation sur cour, vue d'ensemble.

Fig. 63

Logis, corps principal, façade sur cour : vestiges de la baie extrême droite (est) du 1er étage, transformée en porte lors de la construction de l'escalier hors-oeuvre.