Inventaire général du patrimoine culturel
Région des Pays de la Loire/Service du Patrimoine
Ville d'Angers - Service Patrimoine Historique, Inventaire
inventaire topographique

Pays de la Loire, Maine-et-Loire

Angers, Centre-ville (quartier), Donadieu-de-Puycharic (rue) 16, 18

Hôtel dit maison de Cunault, puis maison canoniale Saint-Maurille

Type de dossier : individuel ; avec sous-dossier Oeuvre sélectionnée Date de l'enquête : 1986

Références documentaires

Référence de la même oeuvre dans le domaine MH : PA00108911

Désignation

Dénomination : hôtel
Genre du destinataire : de chanoines
Appellation et titre : maison de Cunault ; puis maison canoniale Saint-Maurille
Partie(s) constituante(s) non étudiée(s) : cour ; jardin ; logement ; remise ; écurie ; puits (étudié)

Compléments de localisation

Référence(s) cadastrale(s) : 1840 J 253, 254 ; 1980 DH 570 ; 1999 DH 570
Numéro INSEE de la commune : 49007
Aire : Angers intra-muros
Canton : Angers Centre
Milieu d'implantation : en ville

Historique

Commentaire historique : En 1415, est cité à cet endroit la maison du prieuré de Cunault dont ne subsistent probablement que des sous-sols. Cette demeure est vendue dans le courant du 15e siècle au chapitre cathédral et intégrée à la maison canoniale Saint-Maurille, mitoyenne. Appuyé à l'enceinte urbaine du 3e siècle, le sous-sol conserve une porte du 13e ou 14e siècle. Les deux corps de logis et la tour d'escalier qui les dessert datent de la 2e moitié du 15e siècle : l'aile gauche possède encore au rez-de-chaussée une cheminée d'origine. Au 16e siècle sont construits le bâtiment des remise et écurie avec logement secondaire, le corps d'entrée avec galerie haute, ainsi que les galeries sur le jardin, toutes trois édifiées vers 1543 par Jean Delespine pour le chanoine Jean de Brérond (d'après source). Du 16e siècle aussi date la reprise de corniche sur la façade postérieure du corps principal et le puits bâti en 1591 (étudié). Les communs sont remaniés dans le 2e quart du 18e siècle : portes cochères, cheminée d'étage du logement secondaire. Le portail actuel date de cette campagne, probablement vers 1733 (d'après source). Dans le 2e quart du 19e siècle, des constructions adventices masquent partiellement la façade antérieure du logis. Dans la 2e moitié du 19e siècle sont engagés de nouveaux travaux : les façades et la couverture de l'aile gauche du logis sont entièrement reprises, de même que le pavillon postérieur, en liaison avec la grande galerie sur jardin alors surélevée et remaniée par un avant-corps central. Les intérieurs, salon, salle à manger, sont mis au goût du jour, avec cheminées et lambris. Les communs sont aussi agrandis d'un bâtiment en rez-de-chaussée, à toit-terrasse, bordant le mur de ville. La tour d'escalier est restaurée après 1966.
Datation(s) principale(s) : 2e moitié 15e siècle ; 2e quart 16e siècle ; 16e siècle
Datation(s) secondaire(s) : 13e siècle (?) ; 14e siècle (?) ; 4e quart 16e siècle ; 1ère moitié 18e siècle ; 4e quart 18e siècle ; 1ère moitié 19e siècle ; 2e moitié 19e siècle
Date(s) : 1543
Justification de la datation : daté par source
Auteur(s) : Delespine Jean (maître maçon)
Justification de l'attribution : attribution par source
Personne(s) liée(s) à l'histoire de l'oeuvre : Brérond Jean de (commanditaire)

Description

Commentaire descriptif : Hôtel entre cour et jardin constitué d´un grand corps de logis perpendiculaire à la rue, prolongé d´un corps de cuisine, sur deux niveaux de sous-sol. Un corps de passage en forme de galerie ferme la cour d´entrée sur lequel donne aussi un long corps de communs ; le jardin est bordé par une grande galerie en équerre, à un étage carré et comble (détruit), qui mène d´un cabinet adossé au grand corps de logis à un « retrait » ou oratoire en fond de propriété. Le gros-oeuvre des logis et communs est en schiste, sauf principalement l´élévation sur jardin qui est en tuffeau ; la tour d´escalier en vis hors-oeuvre, les galeries, cabinets, ainsi que les remaniements tardifs sont aussi en tuffeau, exceptés les murs formant clôture ou mitoyens. Le grand corps de logis est à un étage carré et comble à surcroît ; les autres bâtiments sont à un étage carré sans étage de comble. Les couvertures sont à longs pans et pignons découverts ; le cabinet entre corps principal et galerie sur jardin est avec une croupe et le retrait en fond de jardin est en pavillon.
Matériau(x) de gros-oeuvre et mise en oeuvre : schiste ; moellon ; enduit partiel ; tuffeau ; moyen appareil ; appareil mixte
Matériau(x) de couverture : ardoise
Vaisseau(x) et étage(s) : 2 étages de sous-sol ; 1 étage carré ; comble à surcroît
Type et nature du couvrement : voûte en berceau segmentaire
Parti d'élévation extérieure : élévation à travées
Type de la couverture : toit à longs pans ; appentis ; toit en pavillon ; pignon découvert ; pignon couvert ; croupe ; croupe polygonale ; noue
Emplacement, forme et structure de l'escalier : escalier hors-oeuvre : escalier en vis sans jour, en maçonnerie
Technique du décor : sculpture
Représentation : pilastre, ordre dorique, ordre ionique, cartouche ; tête d'ange, enfant, bucrane, rosace ; palmette, volute
Précision sur la représentation : Le corps de passage formant galerie présente un monumental portail à pilastres doriques et un cartouche à volutes à la clé de la voussure. Les fenêtres du premier étage de cette même élévation sont cantonnées de pilastres ioniques. Le plafond du rez-de-chaussée de ce corps de passage est à caissons ornés de têtes d'ange, enfants, bucranes et rosaces (des caissons ont perdu leur décor). La galerie sur jardin est à arcades portées par des piliers à chapiteaux doriques. La cheminée du salon présente deux piédroits de manteau constitués de deux grandes volutes à palmette reposant sur des griffes de lion.
Typologie : Hôtel à cour antérieure (type A).
Etat de conservation : restauré

Intérêt de l'oeuvre

Intérêt de l'oeuvre : à signaler
Elément(s) remarquable(s) : galerie ; portail ; plafond ; cheminée ; puits
Observations : L´une des plus considérables maisons canoniales de la cité épiscopale d´Angers en bordure du rocher de la Cité, bénéficiant d´une vue exceptionnelle sur la rivière et la rive opposée : panorama qui agrémente le jardin, dont profite en particulier la grande galerie-promenoir en équerre reliant le logis à un cabinet-oratoire (la seule de cette ampleur qui subsiste à Angers, hors celle du somptueux Logis Barrault), et dont l´élévation primitive a pu être restituée. Les galeries sur cour (avec son plafond sculpté) et sur jardin sont effectivement les ouvrages architecturaux les plus notables de la propriété, d´autant qu´elles ont pu être attribuées au grand architecte angevin de la Renaissance, Jean Delespine. A signaler le plafond sculpté du corps d'entrée. Un rare puits en forme d´édicule de la fin de la Renaissance renforce l´importance alors accordé au jardin. A signaler encore une grande cheminée de cuisine gothique dans le corps attenant au grand logis.

Situation juridique

Statut de la propriété : propriété privée
Date(s) et nature de la protection MH : 1968/12/17 : inscrit MH partiellement ; 1968/12/17 : classé MH partiellement
Précisions sur la protection : Façades, toitures et plafond à caissons du bâtiment de l'aile d'entrée sur rue, puits dans le jardin (cad. 1980 DH 570) : classement par arrêté du 17 décembre 1968 ; portique sur jardin, jardin, pavillon nord et escalier en tourelle (cad. 1980 DH 570) : inscription par arrêté du 17 décembre 1968.

Vue de situation.


Illustrations

Fig. 1
Vue de situation.
Fig. 2
Plan-masse et de situation. D'après le plan cadastral, 1980, section DH, parcelle 570, éch. 1 : 1 000, agrandi.
Fig. 3
Plan-masse et de situation. D'après le plan cadastral, 1840, section Ju, parcelles 253, 254, éch. 1 : 1 000.
Fig. 4
Plan schématique de couverture.
Fig. 5
Plan du rez-de-chaussée légendé. Fond de plan : M. Brugier, A. Dudon, V. Perrault, Inv. général, 7 juin 1994, éch. originale 1 : 50.
Fig. 6
Plan du rez-de-chaussée de la galerie sur jardin, état actuel, 1994, éch. 1 : 200.
Fig. 7
Plan du 1er étage de la galerie sur jardin, état actuel, 1994, éch. 1 : 200.
Fig. 8
Galerie sur jardin, élévation sur jardin, état actuel, 1994, éch. 1 : 200.
Fig. 9
Galerie sur jardin, état restitué de l'élévation sur jardin, 1994, éch. 1 : 200.
Fig. 10
Plan d'ensemble du rez-de-chaussée, relevé Inv. général, Pays de la Loire : M. Brugier, A. Dudon, V. Perrault, 7 juin 1994, éch. 1/50.
Fig. 11
Hôtel dit maison de Cunault, puis maison canoniale Saint-Maurille, 16-18 rue Donadieu-de-Puycharic. Vue de situation de l'hôtel, côté jardin, depuis le quai des Carmes.
Fig. 12
Elévations sur rue : corps d'entrée avec le portail, mur-pignon droit du corps de logis principal, et élévations postérieures du cabinet adjacent et de la galerie sur jardin.
Fig. 13
Corps d'entrée, élévation sur rue, vue d'ensemble.
Fig. 14
Corps d'entrée, élévation sur rue, partie gauche : porte cochère murée.
Fig. 15
Corps d'entrée, élévation sur rue : 2e baie d'étage.
Fig. 16
Corps d'entrée : plafond du passage couvert.
Fig. 17
Corps d'entrée : plafond du passage couvert, partie gauche.
Fig. 18
Corps d'entrée : élévation postérieure, sur la cour. A gauche, le logis. A droite, les écuries.
Fig. 19
Corps de logis principal : élévation antérieure.
Fig. 20
Corps de logis principal : bâtiments adventices masquant l'élévation antérieure d'origine. A gauche, la tour d'escalier.
Fig. 21
Tour d'escalier, à l'angle des deux corps de logis.
Fig. 22
Corps de logis gauche (1er étage et couverture) et tour d'escalier adossée au corps de logis principal.
Fig. 23
Bâtiment des remises, en fond de cour : élévation antérieure. A gauche, les écuries. A droite, le logis.
Fig. 24
Bâtiment des écuries, sur la cour : élévation antérieure.
Fig. 25
Elévations des logis sur jardin, vue d'ensemble.
Fig. 26
Corps de logis principal, élévation postérieure sur jardin, rez-de-chaussée : vestiges de la plate-bande de l'ancienne baie droite.
Fig. 27
Corps de logis principal, élévation postérieure sur jardin, rez-de-chaussée : vestiges de la plate-bande de l'ancienne baie centrale.
Fig. 28
Corps de logis principal, élévation postérieure sur jardin, rez-de-chaussée : vestiges de la plate-bande de l'ancienne baie gauche.
Fig. 29
Galerie, élévation sur le jardin : vue d'ensemble.
Fig. 30
Jardin, galerie de cloître et puits.
Fig. 31
Galerie : corps principal, élévation sur le jardin : partie droite.
Fig. 32
Galerie : corps principal, élévation sur le jardin : 2e niveau : sixième baie.
Fig. 33
Galerie sur jardin, corps principal : avant-corps central, rez-de-chaussée, partie médiane.
Fig. 34
Galerie : corps principal, élévation sur le jardin : partie gauche.
Fig. 35
Galerie : corps secondaire, élévation sur le jardin : partie droite.
Fig. 36
Galerie, pavillon : élévation sur le jardin : partie gauche.
Fig. 37
Galerie : corps principal, premier niveau : élévation intérieure d'une arcade.
Fig. 38
Galerie : corps principal, premier niveau : élévation intérieure des arcades marquées par l'avant-corps.
Fig. 39
Galerie : corps secondaire : escalier, palier du 1er étage. Au fond, porte vers le corps principal.
Fig. 40
Tour d'escalier : porte d'accès (murée) à la grande salle.

Image non disponible

Fig. 41
Corps de logis principal, rez-de-chaussée, grande salle, mur latéral droit : cheminée.
Fig. 42
Corps de logis gauche, rez-de-chaussée, pièce antérieure, mur postérieur : cheminée.
Fig. 43
Tour d'escalier : fenêtre sur la face latérale droite à hauteur du 1er étage.
Fig. 44
Bâtiment des écuries, rez-de-chaussée, face intérieure vers la rue : arc de liaison avec le corps d'entrée.
Fig. 45
Bâtiment des écuries, rez-de-chaussée, pièce d'habitation gauche, mur latéral droit : cheminée.
Fig. 46
Bâtiment des écuries, rez-de-chaussée, pièce d'habitation droite, mur latéral gauche : cheminée.
Fig. 47
Corps d'entrée : vestiges de l'élévation postérieure vus depuis les combles du bâtiment des écuries.
Fig. 48
Corps de logis principal : partie supérieure du comble, en axe longitudinal, de la droite vers la gauche.
Fig. 49
Corps de logis principal : partie inférieure du comble, en axe longitudinal, de la droite vers la gauche.
Fig. 50
Bâtiment des écuries : comble, avec en fond le pignon sur rue.
Fig. 51
Sous-sol : base de l'escalier en vis. Au fond, cave située sous la cour.
Fig. 52
Corps de logis principal : sous-sol sous la grande salle, en axe longitudinal. Au fond, à gauche, la porte d'accès à l'escalier en vis.
Fig. 53
Corps de logis gauche : cave droite en axe longitudinal. A gauche, porte d'accès à un escalier de sortie vers la cour (maintenant condamné). Au fond, porte d'accès à la cave gauche. A droite, passage voûté menant à un puits.
Fig. 54
Corps de logis gauche, cave gauche, angle postérieur droit : porte communiquant avec la cave droite de ce même corps.
Fig. 55
Corps de logis gauche : vestiges d'un puits accessible par un passage voûté depuis la cave droite.
Fig. 56
Corps de logis gauche : vestiges d'un escalier voûté menant de la cour à la cave droite.
Fig. 57
Hôtel dit maison de Cunault, puis maison canoniale Saint-Maurille, 16-18 rue Donadieu-de-Puycharic. Vue de situation de l'hôtel, côté jardin, depuis le quai des Carmes.

Voir

Angers, Présentation de l'aire d'étude Angers intra-muros
Angers, Centre-ville (quartier), Demeures du centre historique (intra-muros)
Angers, Centre-ville (quartier), L'habitat communal
Angers, Centre-ville (quartier), Donadieu-de-Puycharic (rue) 16, 18, Puits de l'hôtel dit maison canoniale Saint-Maurille

Région des Pays de la Loire - Service du Patrimoine / Ville d'Angers - Service Patrimoine Historique, Inventaire. Chercheur(s) : Letellier-d'Espinose Dominique ; Biguet Olivier. (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général ; (c) Ville d'Angers. Renseignements : Centre de ressources, 1 rue de la Loire, 44966 Nantes cedex 9, tél. 02 28 20 54 70 - courriel : doc.patrimoine@paysdelaloire.fr - Document produit par Renabl6 : (c) Pierrick Brihaye (Région Bretagne) / Yves Godde (Ville de Lyon)