Inventaire général du patrimoine culturel
Région des Pays de la Loire/Service du Patrimoine
Ville d'Angers - Service Patrimoine Historique, Inventaire
inventaire topographique

Pays de la Loire, Maine-et-Loire

Angers, Centre-ville (quartier), Alsace (rue d') 5

Hôtel de Campagnolle, puis couvent de soeurs de la Sainte-Famille ou de l'Espérance

Type de dossier : individuel Oeuvre sélectionnée Date de l'enquête : 1993

Désignation

Dénomination : hôtel ; couvent
Genre du destinataire : de soeurs de la Sainte-Famille
Appellation et titre : hôtel de Campagnolle ; puis couvent de l'Espérance
Partie(s) constituante(s) non étudiée(s) : cour ; jardin ; église

Compléments de localisation

Référence(s) cadastrale(s) : 1840 H2 765, 766, 827 ; 1970 BV 105, 108 ; 1999 BV 252
Numéro INSEE de la commune : 49007
Aire : Angers intra-muros
Canton : Angers Centre
Milieu d'implantation : en ville

Historique

Commentaire historique : L'hôtel de Campagnolle doit son nom à la famille Roger de Campagnolle qui l'occupe au 18e siècle, peut-être antérieurement : l'édifice remonte à la fin du 17e siècle et porte la date 1679 (d'après travaux historiques). Les pièces intérieures sont réaménagées au milieu du 18e siècle, avec de nouvelles cheminées. L'accès à l'édifice s'effectue à l'origine par le cimetière de l'église collégiale Saint-Maimboeuf ou bien par la ruelle du Puits-Rond, au débouché de la rue Montauban. Après 1792, les abords sont dégagés par la démolition de l'église (au profit du Mail des Acacias dit plus tard Marché aux fleurs, sur lequel donne désormais l'entrée). En 1834, l'hôtel est devenu une pension tenue par les soeurs Deniau. Puis s'y installe, vers 1855, la communauté des soeurs de l'Espérance, branche de la congrégation de la Sainte-Famille fondée à Bordeaux en 1820. Elle fait construire en 1859, par l'architecte Louis Duvêtre, son église à l'entrée de la cour, sur le Marché aux fleurs qui sera emporté dans les années 1860 par le percement de la rue d'Alsace. La communauté quitte Angers en 1953. Le nouvel alignement créé par la rue d'Alsace s'avère préjudiciable à l'église : située en retrait et de biais (selon la voirie de l'Ancien Régime), sa façade et une partie de la nef disparaissent lorsqu'est édifié en 1960 un immeuble en front de rue. L'hôtel lui-même est détruit en 1977 et remplacé par un foyer de jeunes travailleurs (22-24 rue David-d'Angers) : il ne reste donc plus aujourd'hui que les vestiges défigurés - partie de la nef et choeur - de l'église conventuelle.
Datation(s) principale(s) : 4e quart 17e siècle (détruit) ; 3e quart 19e siècle
Datation(s) secondaire(s) : milieu 18e siècle (détruit)
Date(s) : 1679 ; 1859
Justification de la datation : porte la date ; daté par travaux historiques ; daté par source
Auteur(s) : Duvêtre Louis (architecte)
Justification de l'attribution : attribution par travaux historiques

Description

Commentaire descriptif : L'hôtel de Campagnolle occupait une vaste parcelle enclavée, desservie par une impasse au chevet de la collégiale Saint-Maimboeuf. Le logis entre cour et jardin présentait un plan en U. Les élévations, en appareil mixte de schiste et tuffeau, comprenaient 4 niveaux : rez-de-chaussée sur sous-sol, étage carré et comble à surcroît. Elles étaient irrégulièrement rythmées de travées ponctuées de sévères lucarnes à fronton cintré, et couvertes d'un toit à longs pans brisés. La longue façade sur jardin montrait des baies géminées rectangulaires, sous un large fronton percé d'un oculus : cette travée monumentale, accolée au passage entre cour et jardin, traduisait la présence d'un escalier dans-oeuvre dont forme et matériaux se déduisent aisément : tournant à retours sans jour et en maçonnerie. L'église des soeurs de l'Espérance, à vaisseau unique allongé et chevet polygonal, en moellon de schiste enduit et parement de tuffeau appareillé pour les parties visibles, n'était pas orientée. Elle développait sur la rue une élévation ordonnancée, avec deux ailes basses encadrant la façade occidentale de la nef.
Matériau(x) de gros-oeuvre et mise en oeuvre : schiste ; moellon ; enduit partiel ; tuffeau ; moyen appareil ; appareil mixte
Matériau(x) de couverture : ardoise
Parti de plan : plan régulier en U ; plan allongé
Vaisseau(x) et étage(s) : 1 vaisseau ; sous-sol ; 1 étage carré ; comble à surcroît
Parti d'élévation extérieure : élévation à travées ; élévation ordonnancée
Type de la couverture : toit à longs pans brisés ; toit à longs pans ; appentis brisé ; pignon couvert ; pignon découvert ; croupe ; croupe polygonale
Emplacement, forme et structure de l'escalier : escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour, en maçonnerie
Technique du décor : sculpture
Représentation : colonne, rosace, quadrilobe, ange, croix
Précision sur la représentation : La façade de la chapelle présente un décor sculpté néo-gothique : des colonnes à chapiteaux garnissent les ébrasements et le trumeau du portail orné dans son tympan de trilobes et quadrilobe. Une arcature aveugle d'arcs trilobés portée par des colonnettes court sous une grande rose, elle-même surmontée d'un ange en buste. A la pointe du pignon, un chapiteau corinthien porte une croix tréflée.
Typologie : Hôtel à cour antérieure (type A).
Etat de conservation : vestiges

Intérêt de l'oeuvre

Elément(s) remarquable(s) : élévation
Observations : Les hôtels particuliers du 17e siècle sont peu nombreux à Angers : celui-ci est à signaler pour son ampleur et l'austère stylistique Louis XIII. Le mode d'accès à l'escalier principal, par un passage couvert, est également peu habituel dans ce type d'hôtel à cour antérieure. Sa reconversion en établissement conventuel, mutation fréquente dans cette ville, s'était accompagnée d'une composition monumentale sur la voie publique malheureusement non corrélée aux transformations urbaines de la 2e moitié du 19e siècle. L'édifice a de ce fait moins bien résisté ensuite à la pression immobilière des années 1970 et 1980, particulièrement dans cet îlot comportant de grandes surfaces non bâties.

Situation juridique

Statut de la propriété : propriété privée

Chevet de l'église du couvent de l'Espérance.


Illustrations

Fig. 1
Chevet de l'église du couvent de l'Espérance.
Fig. 2
Plan-masse et de situation. D'après le plan cadastral, 1971, 3e édition 1980, section BV, parcelles 102, 251, 252 et 253, éch. 1 : 500. Réduit.
Fig. 3
Plan-masse et de situation. D'après le plan cadastral, 1970, section BV, parcelles 105, 108, éch. 1 : 1 000.
Fig. 4
Plan-masse et de situation. D'après le plan cadastral, 1840, section H2, parcelles 765, 766, 827, éch. 1 : 1 000.
Fig. 5
Plan Simon 1736 : extrait du "Nouveau plan de la ville d'Angers..." dit des Echevins.
Fig. 6
Plan schématique de couverture pour l'état avant la fin des années 1970.
Fig. 7
Cour antérieure avec le chevet de la chapelle, l'aile d'entrée et le début de l'aile latérale gauche, photogr., de R. Mattéi, 3e quart 20e siècle.
Fig. 8
Cour antérieure avec le corps de logis principal, photogr., de R. Mattéi, 3e quart 20e siècle.
Fig. 9
Elévation sur jardin, photogr., de Verchaly, début 20e siècle.
Fig. 10
Elévation antérieure de l'église conventuelle, vue de situation sur la rue d'Alsace, photogr., [av. 1970].
Fig. 11
Elévation antérieure de l'église conventuelle sur la rue d'Alsace, photogr., 1970.

Voir

Angers, Présentation de l'aire d'étude Angers intra-muros
Angers, Centre-ville (quartier), Demeures du centre historique (intra-muros)
Angers, Centre-ville (quartier), L'habitat communal

Voir aussi

Angers, Centre-ville (quartier), Ralliement (place du), Collégiale Saint-Saturnin et Saint-Maimboeuf

Région des Pays de la Loire - Service du Patrimoine / Ville d'Angers - Service Patrimoine Historique, Inventaire. Chercheur(s) : Letellier-d'Espinose Dominique ; Biguet Olivier. (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général ; (c) Ville d'Angers. Renseignements : Centre de ressources, 1 rue de la Loire, 44966 Nantes cedex 9, tél. 02 28 20 54 70 - courriel : doc.patrimoine@paysdelaloire.fr - Document produit par Renabl6 : (c) Pierrick Brihaye (Région Bretagne) / Yves Godde (Ville de Lyon)